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The Cinematic Orchestra

Paris, Alhambra - 4 juillet 2008

Live-report par Ludovic

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En ce premier week-end de juillet, les amateurs de musique "populaire" ont délaissé les ambiances feutrées des salles parisiennes pour celles plus festives et ensoleillées des nombreux festivals. D'autres, comme moi, en quête d'émotion et de poésie, ont préféré retrouver la bande à Jason Swincoe et ses atmosphères aériennes.

Dès la première partie de Grey Reverend et sa folk acoustique proche d'un Seu Jorge, nous rentrons immédiatement dans un univers parallèle où la part laissée à l'énergie sera réduite au minimum. Après trente minutes de bonne facture de ce sosie de Gaël Monfils originaire de Brooklyn, il est temps pour nous d'oublier tous nos tracas du quotidien pour se laisser emporter dans l'univers intemporel des Anglais de The Cinematic Orchestra.
Dès la mise en place des musiciens, on se doute immédiatement que le côté pop et électronique sera mis de côté. Sur les premières notes de Burn Out et ses accents jazzy et down tempo, chaque musicien s'approprie son espace, et notamment le clavier, impressionnant de technicité. Seul le saxophoniste avec son chapeau de paille semble un peu en décalage avec le reste du groupe. Il investit par intermittence le devant de la scène pour mieux repartir se cacher en backstage, comme si sa présence sur scène était de trop. Les trop faibles et minimalistes lumières ne nous permettent pas encore de rentrer dans le show. Sur Child Song ,le concert semble enfin démarrer grâce au charisme et la voix puissante de la chanteuse de soul américaine Heidi Vogelop qui nous transporte immédiatement dans les années 50. C'est sur ce morceau que Grey Reverend réapparaît pour redonner une touche pop/folk plus exotique à l'ensemble.

Au fur et à mesure des interventions successives de ces deux invités, le concert nous permet de naviguer entre différents courants down tempo. Tour à tour : jazz, bossa nova, folk, soul...
A cet instant, nous nous demandons où sont passées les influences électroniques du combo, tellement le leader Jason Swinco semble discret derrière ses machines et s'efface derrière la diva et le guitariste américains. C'est alors que débarque As The Stars Fall et ses nappes plus nerveuses et entêtantes. L'univers cinématographique du groupe prend ensuite une part de plus en plus importante et nous nous retrouvons projetés en plein polar des années 50 sur All That You Give.
Cette impression ne fait qu'amplifier jusqu'au final Evolution, où la chanteuse Heidi Vogel monopolise l'attention du public et fait presque oublier la présence des sept autres musiciens.

Les lumières rallumées, nous restons quelques instants, nous demandant à quel endroit et à quelle époque nous nous trouvons. Les travaux de la salle et le bar façon "salle polyvalente" nous ramènent vite à la réalité et nous rappellent que le voyage en compagnie de ces magiciens vient de s'achever.