logo SOV

Bloc Party
We Have Band

Montreux, Montreux Jazz Festival - 8 juillet 2009

Live-report par Aurélien

Bookmark and Share
Après une bonne nuit de sommeil réparatrice, retour au Montreux Jazz Festival pour une deuxième soirée musicale aux sonorités rock électroniques, en compagnie cette fois-ci des jeunes révélations de We Have Band et des désormais incontournables gars de Bloc Party en guise de têtes d’affiche du Miles Davis Hall. Pour ma part, c’est avec quelque peu d’avance que je me dirige vers le Convention Center, dans l’espoir de croiser un artiste ou deux et de m’imprégner de l’ambiance des lieux.

Mes attentes se voient vite récompensées par l’arrivée des musiciens de l’excellent groupe britannique Noisettes, suivi de leur charismatique et plantureuse chanteuse Shingai Shoniwa, aux pieds nus, réelle âme du groupe attirant tous les regards sur elle, pour nous délecter de leur titre majeur Don’t Upset The Rhythm sur la scène du Media Center, en version acoustique, batterie remplacée par un simple caisson, et de manière totalement improvisée, ravissant les quelques chanceux présents à l’instant. La demoiselle ne tient pas en place, se laissant aller à des poses lascives et bestiales, et chante avec une voix magnifique, d’une justesse sans égale.

Puis, satisfait d’avoir assisté à ce petit instant exclusif et croisant au passage les trois acolytes de We Have Band à la sortie d’une interview, il est temps de se déplacer du côté de la scène principale où se passera le gros de la soirée de la moitié des festivaliers présents à Montreux en ce mercredi. Entré dans la salle, on est instinctivement surpris par la petitesse du Hall, comparée aux gigantesques dimensions de l’auditorium, et heureux à l’idée de vivre éventuellement, toutes proportions gardées, un concert intimiste aux dimensions humaines.
Un DJ accueille les spectateurs en avance, avec ses remixes pop/rock à la sauce électro, à l’instar d’un titre du canadien Patrick Watson revisité de manière synthétique, sorte de musique planante et apaisante, voir même aérienne, bon fond sonore avant l’entrée des artistes.

20h30, la salle est plongée de le noir et les premières notes du tristement méconnu français Sébastien Schuller inondent la salle de leur subtilités mélodiques pop aux accents électroniques immersifs. L’artiste, accompagné de ces quatre musiciens, est un réel alchimiste des sons, en constante recherche de la perfection harmonique au gré des titres enchaînés par la troupe. Le prodige nous immerge dans son univers multi-instrumental, tantôt ressemblant à Radiohead, tantôt surfant du côté des irlandais de U2, faisant preuve d’une réelle richesse musicale.
Ensuite, pas même le temps de récupérer de la claque sonore émouvante du français, que les trois jeunes anglais de We Have Band font leur entrée sur scène, sur le coup des 22h, électrisant leur public dés leurs premiers titres. La jolie blonde Dede WP entourée de ses deux compères masculins mettent le feu à leur assemblée dés les premières paroles de leur tube Hear It In The Cans, chanson d’une redoutable efficacité, d’une rythmique motivante où chaque membres du groupe pousse la chansonnette en décalé de manière parfaite. Arrive bien sûr un autre hit, le sobrement intitulé Oh! qui se prête parfaitement à l’exercice du live, transformant le salle en dancefloor géant.
Fin du concert, le bilan est sans appel, ce groupe qui marie à merveille samples et instruments dans un tourbillon sonore dansant, a conquis les mélomanes et fait incontestablement partie des acteurs en devenir de la scène musicale britannique.

Un rafraîchissement bien mérité après ce concert réussi et remuant, et voici déjà le tour des stars de Bloc Party de s’emparer du public qui, il faut bien l’avouer, est déjà entièrement converti à leur cause avant même de les avoir entendus défendre leur troisième effort studio.
C’est donc complètement décomplexés que les quatre messies britannique mettent les pieds sur la grande scène, exaltant la foule, avec un guise d’amuse-bouche leur remuant One Month Off puis Hunting For Witches, un des titres les plus excitants de leur second album, provoquant quasi instantanément des vagues mouvementées dans le public. Toute la salle a le sourire aux lèvres et le groupe aussi, dés lors le chanteur Kele Okereke se permet même de blaguer avec son assemblée au sujet du torse dévêtu de son compère batteur Matthew Tong. A partir de ce moment précis, le groupe continuera de converser avec la foule et avec ses fans anglais venus en nombre pour l’occasion.

Vient ensuite le magnifique Positive Tension tiré de leur premier album référence, ravivant nos nostalgies pop/rock d’antan, suivi du délicat Signs dominé par le jeu de xylophone de Gordon Moakes, traditionnel bassiste du groupe. Le concert plaît jusqu’à ce que les quatre anglais entament les premières notes du grand Banquet, cette fois-ci la foule exulte et le show s’emballe pour ne jamais redescendre.
Quelques chansons plus tard, une surprise nous attend, One More Chance, nouveauté du groupe qui pousse encore plus loin leur constante évolution musicale, avec en guise de refrain, un beat house des plus efficaces et sa mélodie caractéristique au piano, ne reniant nullement le côté rock original de Bloc Party. Beau mélange pour un morceau réussi.
Gros final avec deux retours des artistes acclamés par la salle, un bain de foule des plus spectaculaires du chanteur qui se retrouve pendant quelques secondes littéralement au-dessus de ma pauvre tête. Apothéose, les claques sonores électroniques Mercury et Flux suivies d’un Helicopter rugissant achèvent un concert exceptionnel qui restera dans les mémoires.

Pour les noctambules, un DJ set du chanteur des Bloc Party attend les plus courageux au MDH Club, scène gratuite et ouverte, jusqu’au petit matin.
setlist
    WE HAVE BAND
    Non disponible

    BLOC PARTY
    One Month Off
    Hunting For Witches
    Positive Tension
    Signs
    Waiting For The 7.18
    Song For Clay (Disappear Here)
    Banquet
    Ion Square
    Trojan Horse
    One More Chance
    Mercury
    This Modern Love
    The Prayer
    ---
    Ares
    Flux
    ---
    Helicopter
Du même artiste