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Golden Silvers

Paris, Point Éphémère - 23 novembre 2009

Live-report par Hybu

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Lors de leur dernier passage à Paris, je concluais ma review, optimiste, « dans un monde juste, c'est devant des salles combles que le groupe jouera d'ici quelques mois  ». Six mois sont passé et Golden Silvers peinent à s'envoler vers le succès qui leur était promis. Mais nous le savons, nous ne vivons dans un monde juste, d'autant qu'une fois encore le groupe s'est révélé excellent, meilleur même que la dernière fois grâce à l'adjonction non négligeable d'un quatrième membre venant désengorger les activités de leur leader chanteur au prénom imprononçable.

Mais avant les anglais, nous nous voyons proposer deux groupes américains pour nous mettre en jambe. D'abord Pyramidd, qui ont vraiment bien fait de changer de nom : Starfuckers c'était vraiment trop « ringard french touch 2.0 »... ça le fait pas pour un groupe de pop. Leur musique est plutôt divertissante, avec une rythmique binaire dansante, un bon groove, de la basse et du synthé 80s. C'est loin d'être révolutionnaire, mais c'est suffisamment remuant et amusant pour être sympathique. Seul vrai problème en dehors des compositions un peu faiblardes, une voix souvent très limitée, dans le genre fluette d'adolescent qui vient de finir de muer... heureusement que celle-ci est souvent brouillée au vocoder afin de la rendre méconnaissable et forcement plus funky.

Ensuite, White Rabbits viennent sur scène. Le groupe a manifestement quelques fans dans la salle, mais pour moi c'est une découverte totale. Six personnes, c'est beaucoup au Point Éphémère, et l'un de leurs guitaristes est d'ailleurs reclus derrière un des pylônes de béton, sortant juste le museau dehors juste pour chanter. En dehors de cela, la musique du groupe est plutôt ambitieuse, un dessein qui la rend aussi un peu prétentieuse avec de nombreuses percussions, des effets de guitares habiles, du piano et une ligne de basse médium très présente. C'est chargé, trop chargé au point que ça en devient pénible et écœurant. Deux ou trois morceaux sympathiques les sauvent du pugilat définitif, mais voilà, on retient au final un rock grassouillet qui sature un peu les veines de cholestérol avant la venue des très attendus Golden Silvers.

Comme je le disais en introduction, il n'y a pas foule une fois de plus ce soir pour voir le groupe, mais n'exagérons rien, la salle est bien plus remplie que pour lors du dernier passage de Golden Silvers. Pas par des curieux, mais plutôt par un public venu spécialement pour le groupe ! Golden Silvers jouent désormais à quantre, ils ouvrent sur Magic Touch, puis vient immédiatement sa sœur Another Universe. Comme toujours, les accords font mouche, et le nouveau membre vient apporter un vrai petit plus sur les harmonies vocales de ces deux morceaux. Ils jouent ensuite Shakes, bien meilleure en live agrémentée d'effets divers et variés sur le clavier lead. Une nouvelle chanson, dont j'ai oublié le titre, est présentée mais ne se place pas parmi leurs meilleures à ce jour.
La soirée démarre vraiment avec True Romance (True No. 9 Blues), incroyablement efficace : le public danse et chante après avoir accueilli le début du morceau avec des cris de joie. Le titre est d'ailleurs réinterprété à cette occasion, plus long, il fait durer le plaisir, 3 minutes 30, c'était vraiment trop peu. S'en suit un enchainement de toute beauté, Please Venus (la gracieuse), Queen Of The 21st Century (la poppeuse) et Arrows Of Eros (la funky). Grâce sans doute au musicien supplémentaire, les morceaux sont joués dans des versions passablement différentes de celles de l'album, en particulier la seconde citée, bien moins pop et qui explose grâce à une rythmique plus excitée qu'à l'accoutumée.
En quatre titre, Golden Silvers montrent leur capacité à marier des compositions ultra-pop, des harmonies vocales et une puissance funk quasi-sexuelle. Il y a quelques décennies, on aurait appelé cela la musique du diable... Le concert se termine déjà, c'est presque frustrant. Le public les rappelle. Comme la dernière fois à Paris, ils reviennent jouer Fade To Black, la ballade qui conclut aussi l'album, très réussie ici avec le bassiste, batteur et le nouveau claviériste réunis pour fredonner les chœurs derrière leur chanteur.

Il est bien dommage que l'affluence n'ait pas été plus importante. Il n'est pas logique qu'avec des chansons telles que True Romance (True No. 9 Blues) ou Arrows Of Eros, le groupe n'ait pas plus d'écho de ce côté-ci de la Manche. D'autant que nous l'avons vu ce soir, les Golden Silvers ont la classe.
setlist
    Magic Touch
    Another Universe
    Shakes
    New one
    True Romance (True No. 9 Blues)
    Please Venus
    Queen Of The 21st Century
    Arrows Of Eros
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    Fade To Black
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