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Scanners

Paris, Alhambra - 23 novembre 2009

Live-report par Ludovic

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Quelques jours après la claque reçue de la part de Skunk Anansie et sa chanteuse charismatique Skin, une autre icône de la scène rock féminine nous rend visite : Juliette Lewis. C’est aussi l’occasion de découvrir une jeune formation prometteuse, également emmenée par une frontwoman omniprésente : Scanners.

Le groupe londonien, après quelques premières parties plutôt remarquées de The Wedding Present, The Rakes ou encore The Bravery, a l’honneur d’accompagner Juliette Lewis sur sa tournée européenne. D’emblée, nous découvrons quatre jeunes artistes pas forcément très professionnels dans leur mise en place, avec notamment un son pas très limpide. La voix de la chanteuse-bassiste parait de prime abord un peu faiblarde et pas forcément très juste. On pense immédiatement à un clone amateur de Metric, avec l’apport de nombreux samples et nappes électroniques. Sur le deuxième morceau, les chœurs font leur apparition et donnent à l’ensemble une touche plus mélancolique et mélodique. Sur In My dreams, le charme commence à opérer. La voix de Sarah Daly se fait plus aérienne et se rapproche par instants de celle de PJ Harvey. La face new wave du combo prend alors le dessus et donne au groupe sa vraie identité. Cette impression est confirmée par le nouveau single Salvation, sur lequel les trois voix se mélangent parfaitement et nous font pénétrer dans leur univers à la foi sombre et Léger. On ressent alors une grande complicité entre les différents membres, et une certaine sincérité dans leur prestation, ce qui semble hypnotiser le public, pourtant pas forcément acquis à leur cause. L’apport du batteur, notamment par l’utilisation du xylophone, est indéniable afin de nous emmener dans leur univers.
Sur leur titre phare, Lowlife, la ressemblance avec The Organ est flagrante, avec la même voix envoutante soutenue par une rythmique mécanique. Afin de coller un peu plus à l’ambiance « Rock & Roll » de la soirée, les derniers titres se font plus électriques. Il ne manque vraiment pas grand-chose pour que la sauce puisse vraiment prendre. Avec un peu plus de professionnalisme dans l’attitude et dans la mise en place scénique, ce jeune groupe a tout les atouts en main pour percer au sein de la scène pop/new wave actuelle.

 

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Après cette mise en bouche très agréable, la salle est laissée à la disposition de la « diva » du soir : Juliette Lewis. Dés son entrée très remarquée en costume à plumes et paillettes, le public est acquis à la cause de la belle californienne. Elle maitrise parfaitement la scène et sait jouer avec ses fans. Son charisme est indéniable, et la moindre de ses paroles suscite l’hystérie générale. Elle représente parfaitement à elle seule toute l’image du rock à l’américaine : folie maitrisée, excentricité, professionnalisme, mais aussi mégalomanie et condescendance. Ses musiciens ne sont là que pour l’accompagner, et n’ont pas beaucoup de place pour s’exprimer tellement la starlette monopolise l’attention.
Musicalement, la part belle est faite au dernier album, avec pas moins de huit titres exécutés ce soir . Heureusement, pour nous, la période « Juliette And The Licks » n’est pas non plus oubliée. C’est évidemment sur Sticky Honey ou Got Love To Kill, que le show prend toute sa dimension et que l’ambiance atteint son apogée.

 

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Même si l’ensemble est d’une grande efficacité, il manque un brin de sincérité pour réellement marquer nos esprits. Juliette, malgré tout son charisme et son énergie, n’est au final pas assez spontanée pour rendre cette prestation vraiment inoubliable.