C'est dans un air tout printanier - enfin ! - que les groupes britanniques remettent le pied à Paris. Jeudi soir, c'était au tour de The Phantom Band, sextet glaswegien, de faire escale à la Maroquinerie dans le cadre de sa tournée européenne. Inclassable, le groupe écossais qui a récolté, dans les magazines spécialisés, les qualificatifs aussi saugrenus qu'improbables (« proto-folk », « indie-experimental », etc...) venait donc présenter son second opus
The Wants.

Petite ambiance à l'arrivée vers 20h30. La salle est quasi vide, laissant planer un doute sur ce que risque d'être la soirée. Pourtant, les échos positifs du concert de la veille à Lille auraient pu et du attirer le chaland rock. Mais à 20h45, massivement, le public fait enfin son apparition, bière à la main, en même temps que le groupe, même s'il faut bien admettre que la salle est très loin d'afficher complet, une partie des maigres gradins ayant pour l'occasion été fermés.
J'avais écouté d'une oreille distante
The Wants et
Checkmate Savage au moment de leurs sorties respectives, les albums étant agréables sans être révolutionnaires ou surprenants. C'est donc une belle surprise et une bonne claque que je me suis vue administrer ce soir.

Entre musique psychédélique, folk et rock progressif, avec un chanteur affichant une dégaine cinématographique de californien, façon Sons Of Anarchy et militant environnementaliste, le groupe assure une prestation rodée, ficelée mais toujours jouée avec plaisir. C'est donc une douzaine de titres que The Phantom Band ont présenté ce soir devant un public tout acquis à leur cause.
Les classiques
Throwing Bones,
The Howling et
O sont livrés dans une ambiance entre euphorie et contemplation studieuse. Mention spéciale à
Everybody Knows It's True aux accents de Nick Cave. Passant d'une ambiance électro-sépulchrale sur
Left-Hand Wave à des titres instrumentaux-communautaires comme
Crocodile, les musiciens donnent à entendre à chaque chanson une histoire différente et quasi-mystique.
Difficile d'accès, la musique de The Phantom Band prend pourtant toute sa dimension en live. Alors, même si ce soir, le groupe n'a pas fait le buzz, il a toutefois eu le mérite d'offrir au public une longue heure jouissive hors du temps.