Breton

Alors que les concerts repointent discrètement le bout de leur nez sur les scènes parisiennes, c’est à l’occasion d’une soirée clubbing organisée par la Machine du Moulin Rouge que nous retrouvons Breton, collectif anglais qui ne cesse de monter et qui, aujourd’hui, vient nous proposer quelques titres de son premier album, Other People's Problems, à paraître prochainement.

Le contexte de ce soir n’est pas habituel puisque les premiers lives débutent ce vendredi aux alentours d’une heure du matin. Le temps de passer un début de soirée agréable, visiblement moins arrosé que la plupart des personnes déjà présentes dans la salle de la Machine du Moulin Rouge, et nous rejoignons l’auditoire pour écouter le set d’Emika. Cette jeune femme, signée chez Ninja Tune, a, à première vue, absorbé l’environnement berlinois où elle s’est exilée depuis quelques années et nous propose un mélange de dubstep et de trip-hop hypnotique. Son filet de voix cristallin se pose sur ces mélodies enlevées et nous tendons un peu plus l’oreille au fil des minutes.
Malheureusement, une fois la recette digérée, nous commençons à nous demander à quel moment ses compositions vont évoluer et se diversifier ; cela n’arrivera jamais et, plongeant dans l’ennui, le temps s’écoule de plus en plus lentement. Alors que nous nous enfonçons dans la torpeur, le public, lui, semble de plus en plus déchaîné : jeunes parisiennes stylées (et alcoolisées) se trémoussent nonchalamment. Les minutes se greffent au downtempo des mélodies et c’est finalement au bout d’une heure et demie que la brunette quitte la scène sous des applaudissements chaleureux.
Nous commençons sincèrement à nous demander comment vont être reçus les nouveaux petits prodiges anglais par ce public plus avide de club que de concert.



Comme à leur habitude, ils arrivent affublés de leurs sweats à capuche, décontractés comme jamais et visiblement très à l’aise et contents d’être de retour à Paris, pour la troisième fois en moins d’une année.
Lorsque débute 15X, litanie en français, les spectateurs ne tardent pas à montrer leur enthousiasme, peut-être même un peu trop pour pouvoir profiter pleinement du set. Roman, mettant à profit son français quasi-parfait, tente des interactions avec le public qui, visiblement, ne demande qu’à danser. Un comportement regrettable car Breton nous livrent ce soir ce qui, à ce jour, restera leur meilleure performance dans la capitale.
On sent que les quatre musiciens ont beaucoup joué ensemble et enchaîné les dates. Alternant anciens morceaux de leurs EPs précédents et nouveaux titres, ils révèlent leur savoureux mélange de dubstep et d’électro, le tout relevé par un rock noisy et ce chant brumeux et rugueux, au phrasé hip-hop, que Roman Rappak nous avait déjà asséné précédemment.



Leur énergie est communicative et le public, même si peu habitué à écouter ce genre de musique, semble tout de même apprécier ; ceux qui étaient venus pour eux ne seront pas déçus et découvriront quelques compositions issues de leur première sortie, Other People’s Problems, prévue pour le mois d'avril.
Alors que nous avions déjà pu profiter de Pacemaker ou Edward The Confessor, nous découvrons des titres tels que Governing Correctly, lesquels semblent confirmer le virage amorcé par Breton : leur style est moins disparate que sur leurs premiers EPs et leur musique, urbaine et industrielle, emprunte du LABS où ils ont l’habitude d’enregistrer, monte en puissance au fur et à mesure de l’avancée du
Nous aurions aimé pouvoir profiter d’eux aussi longtemps que pour Emika et nous laissons le public apprécier les basses qui résonnent de plus en plus dans la fosse de la Machine.

Nous nous éloignons en direction du bar où nous retrouvons le groupe, semble-t-il heureux de la prestation du soir. Nous repartirons tard dans la nuit, déjà excités à l’idée de la première date de Breton en tête d'affiche le 3 avril prochain au Point Éphémère.