O. Children

Le milieu post-punk britannique est toujours d'une incroyable densité, chaque mois on nous sort un nouveau groupe issu du creuset du Dice Club, PIX Magazine, frères et soeurs des Horrors, Neils Children, Black Wire et enfants des Nick Cave (dont ils tirent leur nom), Joy Division, Monochrome Set... O Children y fait une entrée remarquée avec cet excellent premier single sorti à petit tirage vinyle... N'oublions pas que ce milieu est aussi tout à fait élitiste voir intégriste.

Dead Disco Dancer a tout de l'exercice de style parfaitement maîtrisé. Cela commence par un riff de guitare simpliste, vision sobre du She Lost Control de Joy Division, puis une rythmique sombre et pesante vient recouvrir tout ça sous le voile noir du deuil. Sorti d'outre-tombe, l'incroyable voix caverneuse de Tobias O'Kandi vient dégommer tous nos aprioris. Nous n'avions plus entendu une voix si lugubre et sépulcrale depuis des lustres poussiéreux d'un manoir hanté d'où sort les échos d'une messe noire. Si la composition est plutôt convenue, la voix suffit à porter le single dans un autre monde. En b-side, Dead Eye Lover lorgne plus vers la New Wave avec ses salves de guitares cristallines baignées d'écho et ses nappes d'orgue. La chanson met bien moins en relief la voix du chanteur et en perd donc de sa spécificité.

O Children est sûrement l'un des groupes les plus prometteurs à émerger de la scène post-punk / goth londonienne, pas nécessairement à cause de leurs talents de compositeurs, bien que les chansons tiennent très bien la route, mais plutôt car ils ont trouvé en la personne de Tobias O'Kandi une des voix les plus impressionnantes entendues dans le domaine. Le genre de mec que nous n'oserions pas écouter raconter une histoire de sorcières et d'esprits malins, même le plus intrépide d'entre nous se ferait dans la culotte.