Chapel Club

Que donnent cinq jeunes hommes dans le vent mais dont l’allure ne paye pas de mine, tous originaires de la région londonienne, jouant chacun d’un instrument en toute décontraction et tentant de se dévoiler aux yeux du monde par le biais d’un authentique deuxième single ? Encore un de ces groupes mort-nés au futur précaire, me diriez-vous. Ou encore une de ces nombreuses jeunes pousses en provenance directe de la fertile pépinière indie rock britannique à la durée de vie plus qu’incertaine. Faux ! Sachez que cela serait vous méprendre que de penser ainsi, car avec le quintette Chapel Club et son titre O Maybe I, il se pourrait que l’on tienne un des plus grands espoirs du genre pour l’année à venir.

Signés par le petit label East City Records, aux côtés d’autres graines sonores prometteuses telles que Ten Bears et Kids Of 88 dans leurs styles respectifs, les musiciens de Chapel Club nous proposent un O Maybe I accrocheur en guise de révélation méritée. Le morceau, aux paroles touchantes, entre amour et frustration, est indiscutablement bien écrit. La profondeur mélodique se fait ressentir, les guitares omniprésentes sonnent juste et la voix de Lewis Bowman transporte avec force l’auditeur tout au long des trois minutes trente de l’impeccable production, dont la noirceur occasionnelle, l’ambiance en général et les refrains en particulier semblent involontairement inspirés par l’influence d’illustres prédécesseurs, comme par exemple les écossais de The Twilight Sad et leurs sonorités saturées, si il fallait ne citer qu’eux.

Dès lors, de l’efficace ouverture rythmique basse-batterie à l’explosion de cordes finale, l’excellent O Maybe I est donc une franche réussite. Le groupe, indéniablement mûr pour un premier album studio, mériterait d’être connu de n’importe quelle manière que ce soit. Sur scène dès que possible au gré des opportunités, comme semble le montrer leur dernier vidéo clip ou chez soi, sur une platine, en découvrant l’objet artistique ou en redécouvrant leur première réalisation pop, sombre et puissante, intitulée Surfacing, sortie discrètement il y a un an de cela outre-Manche et passée, malheureusement pour eux, presque inaperçue sur le continent.
Alors au boulot ! Chapel Club est un groupe qui vous veut du bien et vous attend de pied ferme pour une sublime communion musicale, que vous ne regretterez pas.