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Fuck Buttons

Olympians

Fuck Buttons - Olympians
Chronique Single/EP
Date de sortie : 12.04.2010
Label :ATP/R
0.5
Rédigé par Johan, le 27 avril 2010
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Plusieurs mois après le « f*cking brilliant » Surf Solar, Fuck Buttons sortent un second single, Olympians, à mille lieues des précédents mais très représentatif du virage amorcé par le duo sur Tarot Sport.

Méticulosité organique
Plus éthéré qu’une bonne moitié des compositions du groupe, Olympians développe une electronica certes passionnante mais, surtout, une ambiance unique et cohérente. Car c’est finalement ce que proposent Fuck Buttons : que la production joue une part tout aussi importante que la mélodie dans l’évolution de leurs créations, de Street Horrrsing à Tarot Sport. Ce sont ainsi cette ambiance, cette production, qui portent les arrangements, quand c’est habituellement l’inverse qui se produit.
La musique est quand même bien présente – Fuck Buttons ne jouent pas un noise rock expérimental obscur pour nous, simples mortels – mais c’est l’intensité, la densité, la progression des chansons qui marquent l’auditeur. La recherche (d’une atmosphère, d’une sonorité, d’un agencement), plus que l’aboutissement, est ce qui fascine : la musique est réfléchie et cela s’entend.

Chronique d’une mort annoncée
Comme tout (bon ?) single qui se respecte, deux remixes font leur apparition : le second inutile, le premier plus intéressant sur le fond que la forme. L’idée qui se dégage de ce dernier est le fait que Fuck Buttons s’écoutent au casque, bien installé devant un feu de cheminée, en dégustant un Saint-Emilion de 1989, et pas en boîte à 5h du matin, complètement fracassé, entre un David Guetta et un autre David Guetta. Mais le résultat s’avère plutôt superficiel.
La mélodie est mise en avant, dépouillée de tout accompagnement, hormis les crépitements du feu, et se veut donc plus intimiste. Mais, dénuée du climat oppressant et de la rythmique entraînante qui font l'intérêt du modèle, la mélodie est étouffée dans l’œuf avant même qu’elle ne commence.
On retiendra tout de même les chœurs, sympathiques, qui annoncent la monotonie de la composition. Olympians (Spaceman vs The Olympians Remix) apparaît comme étant davantage un hommage, presque une lettre d’amour à la formation bristolienne, plutôt qu’une composition originale.

Comment créer un tout à partir de rien : Fuck Buttons y parviennent avec un talent inégalé (si l’on ne s’appelle pas Weerasethakul, Lynch, Malick, Animal Collective, The Field). Comment créer quelque chose à partir d’un tout ? J. Spaceman et Alan Vega échouent dans les règles de l'art.

RIP Olympians (novembre 2009-avril 2010)
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