Fuck Buttons

On se souvient encore des frissons provoqués par la splendeur froide de Street Horrrsing, paru en catimini l’année dernière, avant d’être poussé sur le devant de la scène indie par une presse musicale alternative, se pâmant aux rythmes de cet effroi permanent dont nous assénait les Fuck Buttons. En plein été, sans mot dire, à la marge des grosses périodes de sorties, l’influent Pitchfork postait sur leur site ce premier morceau, Surf Solar, du nouvel album Tarot Sport.

Dire de Surf Solar qu’il s’agissait d’un bon single serait mentir. Dans cette période d’entre-deux, Surf Solar fait office de déflagration sensorielle, dématérialise nos acquis et nos attentes. Bien plus entreprenant que l’univers autarcique de Street Horrrsing, Surf Solar existe en périphérie de ce qu’a déjà accompli Fuck Buttons. Dans la lignée de l’électrisant Bright Tomorrow, ce nouveau single démontre une nouvelle fois la capacité de Benjamin John Power et Andrew Hung à maîtriser à la fois l’électro industrielle que la house psychédélique au sein de cette montée constante d’adrénaline que représente Surf Solar.

Si la face B, New Crossbow, se pose en contrepoids, elle ne fait pourtant que gravir les mêmes sillons, psyché tendance Animal Collective, pour assurer la descente provoquée par la fin brutale de Surf Solar, coupée par un radio edit frustrant, néanmoins fortement intriguant. Car au-delà de la qualité – addictive – de ce premier single, ce sont surtout les horizons promis par celui-ci qui se révèlent les plus intéressants. Fuck Buttons sortirait-il avec Tarot Sport le disque ultime de transe électronique de la décénnie ? Surf Solar marque-t-il une ouverture plus populaire pour le duo anglais ? Réponse le 12 octobre.