Peace

Delicious est le premier EP, après un unique single, de ce quartet pop de Birmingham.

Encore en phase de lancement, le groupe donne tout dès les premières secondes, et Ocean’s eye démarre très vite comme un morceau d’Artic Monkeys sautillant et mélodique. Le titre se finit aussi très vite dans des larsens de guitares. En deux minutes et trente secondes, les anglais nous montrent leurs deux facettes : la pop et les sons choisis et noisy.

Bloodshake n’est pas moins accrocheur avec ses choeurs qui hululent, son refrain avec une batterie métronomique et des guitares suraiguës à la Maccabees ou Foals. Avec un nom comme ça, on ne pouvait s’attendre qu’à un groupe de gentils, et c’est là que ces quatre garçons bientôt dans le vent devront faire attention, pour ne pas mettre trop de miel dans leur pop ou sombrer dans les effets trop faciles. Les étranglements de voix, sur California Daze, déjà passablement en mode « ballade pour emballer les filles », s'avèrent déjà too much comme diraient les Beach Boys, avec un accent du nord de l’Angleterre.

C’est arrivé à la limite de l’over pop que le groupe lâche un dernier morceau aussi surprenant qu’épique. Peace se font plaisir pendant dix minutes sur 1998 (Delicious), dans un registre post-rock en progression comme Mogwai ou I Like Trains savent le faire. Ce dernier titre montre que le groupe a plus d’une corde à son arc, et nous donne franchement envie d’entendre la suite.