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Squid

Town Centre EP

Squid - Town Centre EP
Chronique Single/EP
Date de sortie : 06.09.2019
Label :Speedy Wunderground
4
Rédigé par Laetitia Mavrel, le 4 septembre 2019
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Derrière le nom rigolo de Squid (ndlr : calamar pour les moins anglophones d'entre vous) se cache un jeune quintet originaire de Brighton qui, formé il y a peu, fait déjà son petit effet sur la scène auto proclamée post-punk.

Pour vous situer un peu, ce terme désigne les jeunes formations de moins de 25 ans, quasi exclusivement masculines soulignons-le, issues d'outre-Manche, qui envoient un son se réclamant du punk prolétaire époque Clash, mais chez lesquelles les riffs de guitares et de basse sont fortement épurés et qui n'hésitent pas à adjoindre une sonorité électro moderne. Les paroles tournent autour du mal être jeune car baignant dans la précarité et les réseaux sociaux et surtout, les paroles sont parlées plutôt que chantées.

Squid attire toute notre attention de par les influences variées de ses cinq membres. Réunis sur les bancs de la fac, ce sont littéralement le jazz, la musique classique, la new-wave, l'electro et le punk (évidement) qui ont réuni les musiciens du groupe.
Répondant à cette nouvelle tendance de groupes à singles, c'est-à-dire de formations égrenant deux ou trois singles sur les plateformes de streaming et autres Youtube pour évaluer leur notoriété, Squid ont ainsi diffusé depuis l'automne dernier deux très bon singles que sont The Dial et Houseplants. On y retrouve la base d'un son post-punk avec l'énergie des guitares et la simplicité d'un chant épuré mais fougueux.

C'est donc avec beaucoup de curiosité que nous abordons l'EP Town Centre et la surprise est de taille quant à sa composition. Le disque débute par un long et atmosphérique instrumental intitulé The Savage. Une introduction des plus complexes qui peut clairement en rebuter plus d'un mais qui a l'avantage de poser un décor. Le groupe y fait valoir sa multi instrumentalité grâce à l'emploi de cordes, percussions et effets de distorsions.
Le titre Match Bet nous ramène sur le plancher des vaches avec une guitare au riff presque country qui aboutit sur un refrain devenant plus rageur, embellie par la guitare électrique et une trompette un peu mariachi. Le fil conducteur est une ligne de basse dominante qui sera présente sur les morceaux suivants.

The Cleaner revient à un son post-punk revendiqué par une scène menée par Fontaines D.C. ou The Murder Capital. A la différence qu'on y retrouve l'usage assumé de synthé et de samples qui nous rappelle le meilleur des groupes lo-fi à la Pavement. La voix braille littéralement et parvient à nous faire danser sur ces synthés qui évoquent un son plutôt funky.
Enfin, Rodeo fait ralentir un peu le rythme cardiaque et nous entraine au son d'une boite à rythme digne d'un vieux Bontempi dans une atmosphère langoureuse et un peu orientale. L'usage d'un violon (ou violoncelle je laisse les musiciens nous le confirmer) additionné à cette trompette mélodieuse donne un résultat intéressant. La guitare et les voix embellissent sensuellement le tout.

Town Centre est un ovni. La presse britannique, forte de ses descriptifs ampoulés et de son usage d'imageries souvent fantaisistes, a réussi à qualifier le groupe d'art rock. Pour rappel, voici le titre un brin snob donné à tout groupe sortant d'une part de la fac et d'autre part du cadre strict de la musicalité guitares - batterie. Quoi qu'il en soit, tous les qualificatifs ne définiront jamais vraiment cette envie de faire tourner cet EP plusieurs fois de suite. Un groupe prometteur à suivre absolument.
tracklisting
    01. The Savage
  • 02. Match Bet
  • 03. The Cleaner
  • 04. Rodeo
titres conseillés
    The Cleaner, Match Bet
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