The Victorian English Gentlemens Club

The Victorian English Gentlemen’s Club sait se faire désirer.
Après la sortie remarquée d’un premier single en septembre (The Tales Of Hermit Mark), on annonçait la sortie prochaine d’un album. Mais ces Gallois, gros challengers pour le concours du nom le plus original de l’année, font durer le plaisir en livrant d’abord cette double face-A, toujours sur le label Fantastic Plastic, très prolifique en 2006 avec notamment les sorties attendues des albums de Guillemots et des Futureheads.

Amateur Man / Ban The Gin se découpe donc en deux morceaux de moins de 2 minutes 30 chacun, se faisant écho et empêchant l’auditeur d’ôter la galette du lecteur. Ce double single tient en 4 minutes 42 d’art-punk précis et concis. La guitare sonne très nettement, tandis que la basse et la batterie, maîtrisées toutes deux par des femmes, confèrent un rythme des plus endiablés. Sur Amateur Man, la part belle est faite à la basse, aux lignes très dansantes tout le long du morceau alors que Ban The Gin sonne de manière un peu plus construite avec notamment ce petit riff de guitare si entêtant accompagné des sympathiques « ya hi ya hou » poussés par tout le groupe.
The VEGC ont très bien retenu la leçon : de 77 à 91, ils ont tout emmagasiné et nous sortent le meilleur : le son précurseur de Gang Of Four, l’intelligence de Wire, le dépouillement des Pixies, l’insouciance du Blur des tous débuts.
Même si la musique des VEGC prend sa source aux racines du punk, le son est toujours clair et la voix aigue d’Adam Taylor y apporte une petite touche de fantaisie. On pourrait même qualifier l’art-punk de « punk propre sur soi », ce qui ne l’empêche pas de garder toute sa force.

On attend donc la sortie du premier album avec impatience, afin de voir si le groupe confirme sur la longueur. S’il est du même calibre que les singles, la mayonnaise risque de prendre, d’autant plus que, dans un registre plus ou moins similaire, Art Brut ou The Rakes ont connu le succès en 2005.