The Wombats

Force est de constater que, pour le tout premier single de ce nouveau et très jeune trio Liverpoolien, le défi à relever est de taille et la tâche d’ampleur. En effet, le spectre des illustres aînés qui ont ponctué et marqué les dernières décennies plane au-dessus des Wombats et la comparaison est inévitable, d’autant que le deux-titres sacrifie lui aussi à la mode du format vinyle.

Et dès les premiers accords de Lost In The Post, une bouffée de nostalgie surgit tout droit des années soixante-dix/quatre-vingts. Coincé entre le Supergrass des débuts et les accents électropunk ludiques, voire naïfs d’un Bis, le trio se démarque de la production actuelle par un son rafraîchissant et léger. Si The Wombats n’invente rien, son interprétation du son pop/punk/rock estampillé made in England n’en est pas moins très intéressante. Car la chanson propose un texte humoristique, illustré d’une façon toute personnelle, depuis les variations vocales des deux chanteurs au dialogue inspiré, aux quelques ponts instrumentaux où la section rythmique s’en donne à cœur joie, sans oublier un son carré, une mélodie entêtante sur un tempo enlevé et rapide.

Bref, nous sommes en présence d’un groupe qui déborde d’énergie et cela se confirme dès les premières mesures de Patricia The Stripper, qui introduit même des accords torturés et groove aux légers relents gothiques, lesquels ne sont pas sans rappeler The Cure. Il en résulte un premier single très encourageant et novateur dans un style musical pourtant éculé et élimé. Sans toutefois révolutionner le genre, The Wombats apporte sa pierre à l’édifice et une touche d’originalité en affirmant sa personnalité musicale. Rien de bien neuf sous la pluie Liverpoolienne, donc, mais la relève est assurée et on aurait vraiment regretté que le single eût été perdu par la poste et ne fût pas parvenu à bon port.