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The Wombats

Interview publiée par Pierre-Arnaud Jonard le 13 janvier 2022

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Quatre ans après Beautiful People Will Ruin Your Life, The Wombats reviennent avec un album qui fait du bien : Fix Yourself, Not The World. Un disque fun et positif, appréciable en ces temps incertains. Rencontre avec le fort sympathique Matthew Murphy, chanteur et guitariste du groupe.

Votre précédent album, Beautiful People Will Ruin Your Life, remonte à 2018. Est-ce que Fix Yourself, Not The World a pris du temps du fait du COVID-19 ou est-ce pour d'autres raisons ?

Le virus a un peu freiné les choses, c'est sûr. En même temps, chaque album des Wombats pourrait sortir neuf mois plus tôt. Il y a eu le confinement et nous avons pensé que sortir le disque en 2022 serait une bonne chose.

Tu as dit que l'enregistrement de cet album avait été difficile à mettre en place. Cela vient-il du fait que tu vis à Los Angeles et les autres membres du groupe à Oslo et Londres ?

Nous avons commencé à travailler sur l'album en 2019 avant que tout ce chaos n'arrive. Le processus de création a été facile pour moi car je pouvais bosser sur l'album tout en étant à la maison et pouvoir ainsi aider ma femme, être avec ma famille.

L'album a été fait à différents moments du confinement et pourtant il reste cohérent...

C'est vrai. Il n'est pas un puzzle disparate...

Malgré les temps difficiles que nous vivons je trouve que l'album dégage quelque chose de positif...

Merci. Je trouve aussi. Il est important de développer une énergie positive. Je pense de plus en plus à cela depuis que j'ai des enfants.

Tu vis donc à Los Angeles, est-ce que cette ville t'influence dans ta création ?

La ville dans laquelle tu vis t'influence forcément, sans doute davantage que tu ne pourrais l'imaginer. Los Angeles fait partie de ma vie maintenant. Cette ville m'inspire. Tu ne vis pas avec le gris de Londres, donc cela amène d'autres couleurs aux disques que nous faisons.

Est-ce que le single If You Ever Leave, I'm Coming With You parle du fait que chacun des membres du groupe vit dans une ville différente ?

Non. L'inspiration vient du confinement vécu à Los Angeles. J'ai eu l'impression à ce moment-là d'être comme dans un sous-marin avec ma compagne.

Vous venez de Liverpool. Même si tu vis aujourd'hui aux Etats-Unis, vous avez gardé ce côté pop propre à cette ville, hérité des Beatles comme d'Echo & The Bunnymen...

Sans aucun doute. Même à l'époque où j'écoutais de la house ou de la techno, j'aimais toujours les Beatles. Echo & The Bunnymen que tu mentionnes également ont toujours été là, aussi.

Est-ce pour cela que vos morceaux durent trois minutes, dans la pure tradition pop ?

Trois minutes, c'est trop long pour moi (rires). J'aimerais bien écrire des titres de deux minutes quarante-cinq. Un morceau doit être comme un voyage et en deux minutes quarante-cinq tu peux entrainer l'auditeur dans un voyage.

Cet album mêle pop songs « classiques » avec une approche moderne du son...

Merci. Il y avait dans les démos un mélange entre David Byrne et David Bowie. Il y avait aussi un petit côté LCD Soundsystem. Je suis content de notre travail sur le son avec ce disque.

C'est un album qui contient nombre de hits potentiels...

Je ne pense pas au fait d'écrire de hits. Si je commence à penser comme cela, généralement je fais de la merde.

Il y a de nombreux producteurs différents sur l'album. Pourquoi ce choix de travailler avec plusieurs personnes ?

C'est important d'avoir plusieurs oreilles. Ces personnes ont des talents différents. Ils amènent des idées différentes et qui font sens.

Et encore une fois, malgré cette multitude de producteurs, l'album reste cohérent...

Merci. Nous aimons travailler avec différentes personnes mais si cela ne marche pas nous n'hésitons pas à le dire. Nous sommes comme des co-producteurs.

J'ai l'impression que tu recherches à atteindre la chanson pop parfaite ?

Je ne sais pas si c'est mon but. Je n'y pense pas trop. Il y a même des titres des Wombats qui n'ont pas une structure pop. Mon envie, c'est de triturer un morceau dans plein de directions afin d'en tirer le meilleur possible.

Le groupe a maintenant vingt ans d'existence. Comment vois-tu son évolution et penses-tu être arrivé aujourd'hui au sommet du songwriting ?

Je ne sais pas. Forcément, avec le temps, tu comprends de mieux en mieux les choses. Je pense plus au futur qu'au passé à vrai dire. Au disque à venir. A un moment donné, j'ai arrêté de me préoccuper des avis positifs comme négatifs pour me concentrer uniquement sur notre création, sans aucune pression externe.

As-tu été étonné de l'énorme succès du remix de Greek Tragedy sur Tik Tok ?

Ce genre de choses est arrivé à d'autres groupes que nous. Je suis content que cela soit arrivé mais quand tu y penses, c'est de la folie.

Votre dernier single Everything I Love Is Going To Die évoque-t-il une possible fin du Monde ?

Non. Ce titre signifie que ce que tu vis sur cette planète n'est pas permanent et que du coup tu te dois de vivre chaque moment à fond. C'est une célébration de la vie.

Vous allez jouer live en avril. C'est un bonheur que de remonter sur scène ?

Nous sommes super heureux de cela. Nous avions joué au festival de Leeds et Reading l'été dernier. C'était génial de revivre ces moments.

Vous jouerez aussi à Paris en avril prochain...

Oui, nous espérons que cela aura lieu. Nous ne savons pas combien de shows pourront être maintenus mais nous espérons que ce sera le plus possible.