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Dry The River

Shallow Bed

Dry The River - Shallow Bed
Chronique Album
Date de sortie : 05.03.2012
Label : RCA
45
Rédigé par Julien Soullière, le 6 mars 2012
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Celles et ceux qui se prêtent régulièrement à l’exercice le savent : certaines chroniques sont plus délicates à mettre en forme que d’autres. En ce sens, on ne sait parfois plus trop quoi dire d’un artiste, bien que tout jeune, tant celui-ci a su faire parler de lui en à peine quelques mois. Arrivé au stade du premier album, un groupe est plus attaché à affirmer son style qu’à brouiller les pistes, et il devient alors difficile pour qui porte la plume de faire évoluer son discours. Qui a aimé aimera, et qui n’a pas apprécié jusqu’alors continuera de détourner le regard.

Et donc voici Dry The River. En tout juste un an, il aura été question de trois singles, et de pas moins de quatre concerts, dans autant de salles parisiennes. Quel que soit le format, les conditions d’écoute, le lieu, ou encore le public, la formation londonienne aura su séduire, encore, et encore, et nous faire attendre avec toujours plus d’excitation un premier long format qui se sera fait éminemment désirer. Disponible depuis peu, la galette est déjà usée à force d’écoute : ici, point de remplissage, mais des morceaux réinventés, que l’on déguste avec la joie de celui qui retrouve un vieil ami, celui qui a changé, mais qui, en substance, s’est bonifié (New Ceremony ou encore Lion's Den, au final plus long et dantesque qu’auparavant). Oh, bien sûr, Shallow Bed regorge aussi d’inédits, des titres beaux comme le jour, et toujours dans cette veine punk-folk qui sied tant au groupe. A moins qu’il s’agisse plutôt de folk agrémenté de punk. Bah, qu’importe.

Certes, le ton se fait volontiers grandiloquent, et ce dès lors que les voix s’élèvent et que le violon gémit, mais personne ne saurait être assez fou pour remettre en cause la justesse d’exécution dont fait preuve le groupe anglais; d'ailleurs, celui-ci excelle tout autant dans la débauche d'énergie, celle-là même qui ponctue la plupart des morceaux du disque, que dans la bluette folk jouée au coin du feu (Shaker Hymns).
Mais ce qui impressionne sans doute le plus chez Dry The River, ce n'est pas tant leur capacité (ou faut-il parler de facilité?) à trousser des mélodies pop et prenantes, qu'à instaurer une incroyable harmonie entre chant et instrumentation. Rares sont les groupes à trouver cet équilibre, à allier suffisamment ces deux items pour ne pas les dissocier, tout en évitant que l'un ne prenne le pas sur l'autre. Il serait d'ailleurs bien dommage, tant les voix de Pete Liddle et de ses camarades font bon ménage. Ceux qui voudront s'en convaincre pourront toujours écouter les premières secondes de Weight & Measures, durant lesquelles Dry The River donne, avec succès, dans l'a capella.

Une once de testostérone, héritée d’un passé musical autrement plus agité (chassez un passif hardcore ou punk, et il revient au galop), et une salve bien nourrie d’émotions, voilà donc les ingrédients qui composent la musique de Dry The River. Les bougres sont attachants, foutrement attachants, et on ne peut qu'espérer pour eux un avenir aussi radieux que leur musique.
tracklisting
    01. Animal Skin
  • 02. New Ceremony
  • 03. Shield Your Eyes
  • 04. History Book
  • 05. The Chambers & The Valves
  • 06. Demons
  • 07. Bible Belt
  • 08. No Rest
  • 09. Shaker Hymns
  • 10. Weights & Measures
  • 11. Lion's Den
  • 12. Family (bonus track)
titres conseillés
    Lion's Den - History Book - Family
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