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Gallows

Gallows

Gallows - Gallows
Chronique Album
Date de sortie : 10.09.2012
Label : Venn Records/PIAS
4
Rédigé par Amandine, le 11 septembre 2012
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Depuis un an, Gallows ont subi de nombreux bouleversements : après le départ du charismatique Frank Carter, leader incontesté et incontestable de la formation, durant l’été 2011, nous ne donnions pas cher de la peau des Anglais lors de leur annonce de leur volonté de continuer avec un nouveau chanteur. C’était sans compter sur l’intelligence du groupe. Quelques semaines après la dissolution d'Alexisonfire, Wade McNeil, chanteur du groupe canadien de post-hardcore, venait remplacer Carter au pied levé. En décembre dernier, ils sortaient leur premier EP, laissant l’auditeur curieux sur sa faim avec seulement quatre titres exécutés en moins de huit minutes. Cet album éponyme signe donc officiellement le grand retour de Gallows sous ce nouveau line-up, reste désormais à savoir ce qu’ils ont à dire et de quelle manière ils comptent le faire.

A première vue, Gallows n’ont rien perdu de leur rythme effréné, en témoignent les onze titres joués en une trentaine de minutes. Dès l'entame, on se répète qu’il faut tenter d’apprécier ce disque à sa juste valeur, en évitant autant que possible les parallèles avec la période Frank Carter, même si cela semble difficile et inévitable.
L’entame sur Victim Culture est très solennelle : une batterie martiale sur laquelle se juxtapose une voix féminine rappelant les parties parlées d’Eve Libertine au sein de Crass. Malgré ce début quelque peu déroutant, le doute ne subsiste pas très longtemps et Gallows attaquent pied au plancher sur ce premier titre fédérateur. Même si McNeil nous hurle « Hate us ! », il nous semble d’ores et déjà difficile de détester cet opus s’il continue dans cette veine. Les onze morceaux sont tous calqués sur un format court tournant entre deux minutes trente et trois minutes, preuve que Gallows n’ont pas de temps à perdre avec les approximations. Ici, on va droit au but : de grosses guitares, une batterie soutenue et un chant hargneux. La recette est simple et efficace, vieille comme le punk et parfaitement exécutée, convaincante. Le son, plus sale que sur les albums précédents, est empreint d’honnêteté et de naturel. Les phrases basiques telles que « Come back Sid Vicious ! Come back Joe Strummer ! » nous ramènent aux racines du punk pour notre plus grand plaisir. Les morceaux sont à écouter à plein volume.

Si le chant est moins singulier que pouvait l’être celui de Frank Carter, le retour à des morceaux plus directs et moins alambiqués, avec peut-être également moins de recherche qu’auparavant mais tout autant de dynamiques, permettent à Gallows de s'offrir une seconde jeunesse. Le seul moment de répit de cet album éponyme dure une petite minute ; en effet, l’introduction d’Outsider Art avec le chant posé de McNeil est la seule période d’accalmie. Un morceau tel que Vapid Adolescent Blues résume très bien l’essence de Gallows : trois minutes d’énergie pure où les guitares rivalisent de vitesse et de dextérité avec la batterie. Encore un refrain accrocheur repris en chœur par des backing vocals. Les textes ne sont pas dylanesques, les structures sont d’une simplicité enfantine mais on sent la fougue et c’est suffisant. On pourrait reprocher à cet album de piocher allègrement dans du déjà entendu mais la sauce prend tant l'ensemble s'écoule naturellement, même si la fin de Cult Of Mary, avec une voix enfantine, est peut-être trop facile.

Gallows signent donc bien ici leur grand retour, celui à une musique plus immédiate. Avec des guitares appuyées et un chant teigneux, ils prouvent qu’un groupe, malgré la perte de son frontman, peut renaître de ses cendres et mettre le feu à la scène punk anglaise.
tracklisting
    01. Victim Culture
  • 02. Everybody Loves You (When You’re Dead)
  • 03. Last June
  • 04. Outsider Art
  • 05. Vapid Adolescent Blues
  • 06. Austere
  • 07. Depravers
  • 08. Odessa
  • 09. Nations
  • 10. Cut Of Mary
  • 11. Cross Of Lorraine
titres conseillés
    Vapid Adolescent Blues, Depravers, Cult Of Lorraine
notes des lecteurs
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