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Gallows

Interview publiée par Amandine le 31 décembre 2012

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C'est lors de leur passage par la capitale pour leur premier concert français sous leur nouveau line-up que Steph Carter et Wade McNeil, respectivement guitariste et chanteur de Gallows, ont répondu à nos questions. Retour sur les bouleversements récents du groupe de hardcore le plus prometteur de Grande-Bretagne.

Pouvez-vous me dire comment s'est passé le départ de Frank Carter ? Comment vous a-t-il appris la nouvelle ?

Steph Carter : Nous venions de tourner aux États-Unis et un soir, il m'a téléphoné et avait l'air un peu embarrassé. Il m'a dit « Je suis embêté, tu es mon frère, je me dois de te le dire avant tout le monde, je quitte le groupe. Je voulais que tu le saches avant quiconque. » Il l'a ensuite annoncé aux autres et voilà, il était parti, Gallows avec lui, c'était terminé.

As-tu pensé à un moment à arrêter le groupe ?

Steph Carter : Oui, la seconde où il m'a appelé pour me dire qu'il arrêtait, je me suis dit que c'était fini. Ce qu'on s'est ensuite dit avec Laurent et Lee a été « Devons-nous clore le chapitre Gallows ou décidons-nous de trouver un nouveau chanteur ? ». Nous avons alors décidé que l'héritage de Gallows ne devait pas encore se terminer. Nous avions encore beaucoup à donner. Du coup, j'ai très rapidement appelé Wade...

Vous vous connaissiez donc auparavant ?

Steph Carter : Alexisonfire et Gallows avaient déjà tourné ensemble par le passé. Nous avions beaucoup discuté pendant notre série de trois mois de concerts et nous nous connaissions donc assez bien.
Wade McNeil : Nous étions aussi allés en Australie tous ensemble, tu te souviens ?
Steph Carter : Oui, c'est exact, nous avions passé beaucoup de temps sur les routes ensemble et avions eu l'occasion de faire connaissance. Quand nous avons eu terminé cette tournée, nous étions donc devenus amis. Après ça, nous avons encore passé beaucoup de temps ensemble. Nous traînions un peu, tout en nous lamentant sur nos sorts et en disant du mal des autres groupes (rires).

Wade, tu étais en hiatus avec Alexisonfire quand Steph t'a téléphoné pour te proposer de faire partie de l'aventure Gallows ?

Wade McNeil : A vrai dire, quand Steph m'a appelé, il ne savait pas du tout ce qu'il en était avec Alexisonfire. Je ne savais pas trop ce que j'allais faire avec eux. On avait passé un excellent moment avec Gallows quand on avait tourné tous ensemble. Nous avions parcouru un bon bout de chemin à rigoler, discuter. Depuis que j'ai rejoint l'aventure, nous courons partout, nous ne faisons qu'enregistrer de nouvelles choses et c'est vraiment génial, je ne regrette pas ma décision. Nous avons même enregistré un EP donc tout est incroyable.

Avant que Wade n'arrive, Gallows ne répétaient jamais et ne ressentaient pas le besoin de le faire. Nous étions les plus non-professionnels des groupes professionnels.

Et comment s'est passé le travail ensemble la première fois où vous avez mis la main à la pâte ?

Steph Carter : C'était intéressant, très différent de la façon dont nous pouvions travailler avant. Avant que Wade n'arrive, Gallows ne répétaient jamais et ne ressentaient pas le besoin de le faire. Nous étions les plus non-professionnels des groupes professionnels. Depuis que Wade a rejoint le groupe, nous commençons à être plus sérieux et plus professionnels. Quand il est arrivé, nous avons passé beaucoup de temps à répéter en studio pour travailler les morceaux. Il avait sept heures de vol depuis les États-Unis mais peu importe, il venait directement, nous n'avions pas de temps à perdre.

Et pour toi Wade, est-ce très différent avec Gallows que lorsque tu faisais partie d'Alexisonfire ?

Wade McNeil : Ah oui, c'est indéniablement très différent. Au niveau de chant notamment, je dois beaucoup travailler. Je chantais déjà avant mais pas comme ça. Nous avons dû procéder à de nombreux ajustements mais maintenant, tout me vient naturellement.

Comment avez-vous travaillé pour enregistrer votre nouvel album ?

Steph Carter : Nous sommes allés en studio en ayant déjà beaucoup travaillé. Nous avions presque terminé nos nouvelles compositions, il nous restait à les peaufiner. Nous avons enregistré dans un studio en Angleterre avec un vieil ami du groupe donc l'atmosphère dans le studio était très détendue, il n'y avait aucune pression. L'album était important pour l'équipe technique comme pour nous ; premièrement, comme ce sont des amis, ils ne voulaient pas nous voir souffrir en nous plantant totalement et deuxièmement, c'était une grande opportunité pour eux de produire un album qui serait entendu par de nombreuses personnes donc nous ne pouvions pas nous tromper, il fallait que tout soit parfait. Nous sommes arrivés au studio avec une idée précise en tête et quand nous en sommes ressortis, nous étions satisfaits.
Wade McNeil : Nous n'avions pas terminé d'écrire toutes les chansons en arrivant mais nous avions énormément d'idées. Nous avions des milliers de riffs de guitares, un bouquin rempli de paroles et il nous fallait mettre tout ça dans le bon ordre pour que ça prenne sens. Nous nous sommes donné suffisamment de temps pour travailler dans les meilleures conditions. Nous avons travaillé d'une certaine manière, ce qui a permis à l'album de laisser à l'auditeur une impression d'énergie très positive je pense. En deux mois, nous avons réussi à relever un beau challenge.

C'est donc la raison pour laquelle tout est allé très vite entre le moment où toi, Wade, tu as rejoint Gallows, et la sortie de cet album...

Wade McNeil : Oui, tout à fait ! Nous nous sommes concentrés autant que faire se peut.

Je vous avais vus il y a quelques mois au Bataclan en première partie de Rise Against et tout paraissait très naturel entre vous, comme si vous aviez toujours joué ensemble...

Steph Carter : Tu nous as vus pendant la transition entre Frank et Wade. Lors de nos premiers concerts ensemble aux États-Unis, nous étions tous un peu mal à l'aise pourtant, un peu sur la corde raide. Nous ne savions pas comment nous comporter sur scène les uns avec les autres.
Wade McNeil : Nous étions inquiets, on peut le dire !
Steph Carter : Nous devions passer huit ou neuf semaines ensemble sur scène et nous sortions d'une semaine de studio et deux semaines dans une maison à Los Angeles tous ensemble. Nous étions en autarcie et d'un coup, nous nous sommes retrouvés dans un bus avec un autre groupe pour neuf semaines environ. La tension montait un peu parfois mais nous avons passé de bons moments et tout s'est bien passé finalement. Ensuite, nous sommes rentrés à la maison en Angleterre et il était temps de monter sur scène.
Wade McNeil : Nous avons donné un concert à Londres dans un petite salle. C'était plein de monde, de pogos et de sueur... C'était fou !

J'avais aimé ce que j'avais vu de Gallows sur scène. Nous faisons partie de la même famille musicale.

Quelle est la plus grande différence entre l'ancien et le nouveau line-up ?

Steph Carter : Je ne sais pas, c'est assez difficile à dire car c'est comme si c'était encore le même groupe tout en étant différent.
Wade McNeil : Quand tu fais partie d'un groupe de punk, le monde se rétrécit considérablement car le cercle des personnes bizarres et tatouées est très petit et il l'est de plus en plus ! (rires) Tu finis par connaître tout le monde et jouer avec toutes les personnes que tu apprécies dans le milieu. J'avais aimé ce que j'avais vu de Gallows sur scène. Nous faisons partie de la même famille musicale et nous connaissons donc les mêmes galères donc c'est plus simple d'intégrer un groupe dont tu partages déjà les problématiques.

Une plus longue tournée est prévue prochainement ?

Steph Carter : Nous avons deux semaines à passer en Europe et trois autres en Angleterre et nous partirons en Amérique pour un temps qui n'est pas encore défini.

Qu'attendez-vous de cette première tournée en tête d'affiche avec ce nouveau line-up ?

Steph Carter : Nous ne partons avec aucune attente particulière pour ne pas nous mettre la pression. Je ne veux pas me dire avant de monter sur scène si le show va être affreux ou génial, si la salle est remplie ou non. On verra bien mais nous avons travaillé suffisamment pour que ça se passe bien. Je veux juste être sur scène avec l'esprit le plus ouvert possible pour me faire plaisir.

Si vous deviez résumer ce nouvel album en quelques mots, quels seraient-ils ?

Steph Carter : Rapide ! (rires)
Wade McNeil : Je suis un peu obsédé par le punk '77 et je crois que ça se ressent pas mal sur l'album. Ça ressemble un peu à un de ces vieux films d'action à petit budget où on sent au début que quelque chose de terrible va arriver. Tout l'album va dans ce sens et à la fin, tout le monde est mort et c'est exactement ce que l'on attendait ! (rires)