Amplifier

Avec un nom pareil, on aurait pu croire les membres d'Amplifier plus axés vers le métal et les guitares grasses que vers le doux chemin de la folk et la tranquillité des ballades pop.

Mais méfions-nous des apparences : cho Street est un album trans-genres, qui dévoile autant de sensibilités et de personnalités différentes qu’il dessine une diversité d’ambiances. Tour à tour énervé, calme, impulsif ou plus rêveur, ce disque ne suit aucun sentier conventionnel, guidant plutôt son auditeur vers un périple hautement plus profond, sinueux, et psychédélique.
Produits par le quatuor et mixés par Chris Sheldon, déjà derrière des productions de Foo Fighters et Biffy Clyro, ces nouveaux titres permettent de donner une suite intéressante, mais aussi plus ouverte et plus épurée, au précédent album des Mancuniens, The Octopus, lequel s'est écoulé à plus de 20 000 copies depuis sa sortie en 2011.

D’obédience électriques, les chansons naviguent entre rock (Mary Rose), rock progressif et rock atmosphérique ; on retrouvera un peu de Pink Floyd et de Slowdive (Matmos), du Oceanzize sur bon nombre de plages riches en sonorités, mais aussi des effluves grunge FM, rappelant un tantinet les années 1990 (Where The River Goes).
Les voix à la fois cristallines et énergiques se mêlent à des mélodies puissantes, des refrains assumés ou des ballades acoustiques et harmonieuses (Between Today And Yesterday) pour délivrer un maëlstrom sonore qui, s’il séduit la plupart du temps lors des expérimentations du groupe (Extra Vehicular et ses douze minutes), n’a rien de transcendant dans le fond.

Un quatrième album en demi-teinte donc, ni exceptionnel ni mauvais, qui laisse donc planer le mystère quant à la prochaine direction du groupe, que l'on devrait d'ailleurs rapidement connaître, puisque à en croire Sel Balamir, chanteur et guitariste d'Amplifier, le cinquième disque du combo serait déjà en gestation...