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The Strypes

Paris, Bataclan - 22 octobre 2015

Live-report par Olivier Kalousdian

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The Mighty Stef, groupe hautement inconnu originaire de Dublin, se voyait programmé en première partie de The Strypes au Bataclan.

Personne ou presque ne sait à quoi s'attendre de la part de ce groupe irlandais, sauf qu'ils sont adoubés par The Strypes. Menés par le charismatique et imposant Stefan Muprhy, grand amateur des Stone Roses et Happy Mondays, The Mighty Stef ne sont plus des débutants puisque leur quatrième album, Year Of The Horse, est sorti en septembre 2014.
Avec des textes en forme de storytelling et une musique qui passe allègrement du blues au folk en passant par un rock'n roll puissant, The Mighty Stef vont emballer le Bataclan et, par certains aspects (sens mélodique ; voix caverneuse du grand Stefan Murphy...), donner du fil à retordre à la tête d'affiche ! Avec des accents pop et une énergie scénique proche du punk, ils imposent une certaine euphorie sur des titres équivoques et hypnotiques comme Horse Tranquillizers ou le très bluesy Death Threats.

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Salle comble pour The Strypes, l'autre groupe irlandais de cette soirée. Toujours vêtu de son costume – gris pour un soir – impeccable et ajusté comme au temps des Beatles, Ross Farrelly pénètre sur la scène du Bataclan sur le Dirty Old Town de The Pogues ; un choix malin pour mettre au pas les quadras et quinquas venus en nombre et pour initier les plus jeunes au folklore décadencé, irlandais.
Si Little Victories, le dernier album en date de The Stypes, est à la fête dans la setlist de ce soir, c'est le titre Queen Of The Half Crown et ses sonorités bluesy cradingues qui emportent les suffrages en ce début de concert. S'ensuivent Now She's Gone et son riff de guitare quasi hard rock qui verra Ross tomber la veste (et arborer un tee shirt de The Mighty Stef) ou Get Into It qui mêle, intelligemment, les velléités d'Oasis et les sonorités plus travaillées des Blur. Quant au titre Eighty Four, son écoute déclenche toujours le même plaisir et on se demande, une fois de plus comment Kasabian ont bien pu laisser passer un tel pastiche de leur musique !

Déchainés, les premiers rangs le sont ; au point de voir le concert s'arrêter dix bonnes minutes pour cause de crise d'épilepsie. La jeune fille sera évacuée par le service de sécurité, sans bobos et le groupe en profitera pour distribuer des bouteilles d'eau à la volée à ce parterre surchauffé. Quand vient Scumbag City, la salle entière se met à sauter sur place à la demande du groupe et les enceintes comme les bières posées sur le bar tressautent comme secouées par un tremblement de terre en Ile de France.

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A part cela ? La routine. Car, une fois la machine The Strypes lancée, rien ne l'arrête, soit, mais rien ne différencie non plus réellement un titre d'un autre. Les morceaux s'enchainent comme si un maxi quarante cinq tours s'était mis en route pendant une heure dix, sans interruption.

Il faudra attendre la fin du set et la venue sur scène de The Mighty Stef pour voir les deux groupes interpréter une version en langue anglaise très jouissive du Ça Plane Pour Moi de Plastic Bertrand ! Chantée par Stefan Murphy, dans un coin de la scène cette cover est inattendu et presque aussi plaisante que l'entière prestation de The Strypes !