The Proper Ornaments

Un bon disque, on le sait, tient souvent à très peu de choses. Ainsi, si Max Claps, songwriter argentin, n'était pas entré dans la friperie où travaillait James Hoare il y a quelques années, The Proper Ornaments n'auraient probablement jamais vu le jour. Venu accompagner sa petite amie de l'époque à voler une paire de bottes en cuir, Max Claps oublie rapidement son rôle lorsqu'il tombe sur James Hoare, au comptoir, plongé dans une biographie du Velvet Underground. Le duo se retrouve ainsi autour d'une passion commune pour le groupe de Lou Reed. Après quelques soirées arrosées, les compères décident de jouer de la musique ensemble autour de cette ferveur pour le Velvet mais aussi pour la pop psyché des 60's. The Proper Ornaments étaient nés.

Il aura donc fallu attendre plusieurs années avant de découvrir le premier album du groupe, la faute peut-être à un emploi du temps bien chargé pour Hoare de par son rôle de guitariste au sein de Veronica Falls.
Wooden Head revêt toutes les facettes des inspirations de ses auteurs et c'est sous la forme d'une douce série de pop songs sucrées que se présente cet album. Ne cherchez pas un disque révolutionnaire en mettant Wooden Head sur la platine : The Proper Ornaments semblent se faire plaisir en puisant dans la discographie parfaite, à coups de Nuggets (Sun), C86 (Now I Understand) ou d'harmonies vocales façon Crosby, Still, Nash – avec ou sans Young – et un peu de psyché (You Shouldn't Have Gone), ainsi qu'une dose de shoegaze.
Le format, à une ou deux exceptions près, tourne toujours aux alentours de deux minutes trente. La naïveté et la légèreté qui ressortent de prime abord s'avèrent en fait pleines de substance et les quatorze titres se déroulent sans qu'il n'y paraisse. Un sens aiguisé de la mélodie, des refrains taillés au cordeau (Sun), la recette est imparable. Même si l'impression première est celle d'une unité solide, The Proper Ornaments laissent entrevoir une palette nuancée, de la très twee pop Now I Understand à la pop dans la plus pure tradition anglaise de You'll See ou encore un petit tour ver le psyché (You Shouldn't Have Gone). La nostalgie de cette pop est accentuée par le caractère lo-fi (l'ensemble a été enregistré sur un vieux 8 pistes) et il est difficile de reprocher quelque chose à ce Wooden Head, aussi solide que fragile.

Dans un ensemble cohérent, The Proper Ornaments nous livrent enfin leur premier disque qui sent bon le retour dans les 60's.