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The Proper Ornaments - Foxhole
Chronique Album
Date de sortie : 20.01.2017
Label : Tough Love Records
35
Rédigé par Cassandre Gouillaud, le 19 janvier 2017
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Trois ans après la sortie de leur premier effort, Wooden Head, James Hoare et Max Oscarnold sont à nouveau réunis pour écrire une nouvelle page de leur collaboration sous le nom de The Proper Ornaments. Si ce nom ne résonne peut-être pas comme familier aux oreilles de tous, ceux des protagonistes se cachant derrière l'est bien plus: Max Oscarnold n'est autre que le nouvel homme derrière les synthés de TOY, tandis que James Hoare officie aussi du côté de Veronica Falls et d'Ultimate Painting. Pour autant, et malgré tous ces projets, les deux musiciens parviennent encore à livrer un matériel original avec Foxhole, qui, sans renier ses influences, se démarque des efforts auxquels ils ont participé ces dernières années.

Les guitares distordues qui avaient prévalu sur Wooden Head font maintenant partie du passé, laissant place à une clarté instrumentale nouvelle et des mélodies qui ont la simplicité efficace de celles des 60s. Foxhole est un album terre-à-terre, sans prétention aucune. Il acquiert par là une dimension toute humaine, dénuée d'artifices, qui fait tout son intérêt. Loin de chercher des envolées émotionnelles ou musicales, les deux artistes ne perdent jamais de vue cette réserve et cette douceur presque rêveuse. L'album a, quelque part, cette certaine nonchalance qui ne manquera pas d'en faire un favori des calmes fins d'après-midi.

Ce Foxhole repose ainsi essentiellement sur des ballades, laissant quelque peu de côté leur pop ensoleillée dont les réminiscences peuvent être trouvées du côté de Bridge By A Tunnel. Il s'appuie sur des guitares paisibles, qui dialoguent entre elles (Cremated (Blown Away)) ou viennent s'immiscer aux côtés d'un piano (The Frozen Stare), créant des harmonies toujours si délicates. Les influences psyché, bien que plus modestes que sur Wooden Head, réapparaissent tout de même de temps à autres - sous forme de synthés planants dans 1969 par exemple - ne manquant pas de donner plus de relief à l'effort.

Malgré cette simplicité apparente, Foxhole est un album plus subtil qu'il n'y paraît. En dépit de cet arrière-plan très vaporeux et insouciant, c'est pourtant bien une mélancolie profonde qui guide Foxhole. Elle est présente dans les paroles, qui font écho à un passé dont ne restent que des souvenirs, parfois déjà ternis par le temps, et qui ne restent que de maigres reproductions de la réalité. La ballade Memories est particulièrement hantée par ces fantômes et les incertitudes qu'ils apportent ; « memories may fade, some remain the same, they won't take your place ». Pourtant, le groupe ne laisse pas ces sombres pensées affecter cette pop délicate et rêveuse. La combinaison des deux donne naissance à une interprétation de la mélancolie comme apaisée, faisant des souvenirs avant tout de précieux fragments de bonheur.

À l'arrivée, Foxhole ne comporte peut-être pas de moments mémorables, mais son atmosphère rêveuse comme sa qualité mélodique parviennent à doter l'album d'un charme incontestable. Peu importe l'accumulation de leurs projets, James Hoare et Max Oscarnold savent ici faire preuve d'une inspiration renouvelée en plus d'une maîtrise du vocabulaire des 60s dont l'on ne doutait plus.
tracklisting
    01. Back Pages
  • 02. Cremated (Blown Away)
  • 03. Memories
  • 04. Just A Dream
  • 05. 1969
  • 06. The Frozen Stare
  • 07. Jeremy's Song
  • 08. When We Were Young
  • 09. Bridge By A Tunnel
  • 10. I Know You Know
  • 11. The Devils
titres conseillés
    1969, Jeremy's Song, When We Were Young
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