Marianne Faithfull a toujours su s'entourer des plus grands.
Nick Cave, Damon Albarn, Beck, PJ Harvey, Cat Power, Jarvis Cocker, Rufus Wainwright, Antony Hegarty, Sean Lennnon, Billy Corgan, voici la liste de ceux apparus sur les trois derniers albums de la grande prêtresse du rock.
Give My Love To London n'échappe pas à la règle et fait ainsi défiler une poignée d'artistes plus talentueux les uns que les autres.
Miss Faithfull s'adjoint ici les services de quelques grands noms, tels que
Roger Waters (Pink Floyd),
Nick Cave,
Tom McRae ou encore
Anna Calvi à l'écriture. On peut aussi retrouver aux instruments quelques musiciens pas débutants, comme
Adrian Utley (Portishead),
Jim Sclavunos (Nick Cave & The Bad Seeds) et
Rob Ellis à la batterie (PJ Harvey, Bat For Lashes).
Pas loin d'atteindre le statut culte d'un
Before The Poison,
Give My Love To London réussit assez souvent à nous faire revivre la puissance et la profondeur de ce dernier.
Sparrows Will Sing, premier single écrit par Roger Waters, est notamment un de ces moments, amenant un côté DIY expérimental détonnant, éloigné du reste des compositions.
Parcourant soixante ans de rock, Marianne Faithfull multiplie les styles tout au long de ce
Give My Love To London, passant de la pop folk (chanson-titre,
Love More Or Less) à la ballade au piano (
Deep Water, Going Home), du cabaret rock (
True Lies) au blues country (
The Price of Love), des envolées orchestrales (
Late Victorian Holocaust, I Get Along Without You Very Well) à la tension rock (
Falling Back, Mother Wolf).
Difficile d'élire quelle(s) composition(s) de
Give My Love To London ressort(ent) tant l'artiste convainc dans chacun de ces styles. Et au-delà des arrangements, il faut avouer que la voix a beaucoup à voir dans l'appréciation que l'on porte pour la musique de Marianne Faithfull, toujours aussi éraillée et pourtant tellement sensuelle, qui ne cesse de remuer les tripes.
Mention spéciale à la seconde partie du disque qui éclipse grandement la première, proposant une large palette d'émotions à travers le chant que déploie l'artiste anglaise, de
Falling Back où il se fait déchirant à
I Get Along Without You Very Well où il prend l'espace, en passant par
Mother Wolf où il se fait des plus intenses et saisissants.
Près de cinquante ans après la sortie de ses deux premiers opus,
Come My Way et
Marianne Faithfull, Marianne Faithfull n'a toujours rien perdu de sa superbe et parvient à constamment se renouveler et créer des albums fascinants.