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William Doyle

Culture Of Volume

William Doyle - Culture Of Volume
Chronique Album
Date de sortie : 06.04.2015
Label : XL Recordings
25
Rédigé par Julien Soullière, le 2 avril 2015
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J'ai écouté l'album. Une fois, puis deux, puis trois, et ainsi de suite. J'ai suivi le mode opératoire habituel, n'ai rien fait ni d'extraordinaire, ni de parfaitement inhabituel. Et à chaque fois, je me suis fait la même remarque. « C'est pas vrai, Dave est de retour! ». Ouais, Will Doyle m'est apparu comme le Wounter Otto Levenbach de notre époque. Rien que ça.

D'accord, ça peut sembler exagéré, mais les morceaux du bonhomme ont beau se parer de mille et un effets électroniques, ils ont du mal à se défaire de ce charme désuet, de cet arrière-goût rance qui s'exprime autant par les sonorités choisies que par cette voix qui placarde dans nos esprits la coupe de cheveux improbable du chanteur néerlandais déjà cité.
Oui, c'est sûr et c'est bien, Doyle se contrefout de la mode et de ses diktats, et quand il part en guerre contre la modernité, ça n'est pas pour donner dans le vintage hype, du moins décrété comme tel par je ne sais quel influenceur de bas étage. Prenez Entirety, par exemple. Eh bien, le titre a beau débuter par des sonorités froides comme le métal, et qui ne sont d'ailleurs pas sans nous rappeler un Prodigy de la bonne époque, le voilà qui, d'un coup d'un seul, nous projette plusieurs années en arrière, à une heure indéfinie de la nuit dans une quelconque boite teutonne. Vous le voyez, là, votre corps, bouger n'importe comment alors même que vous n'en savez pas plus sur qui vous êtes que sur l'heure qu'il peut bien être ? Foutue jeunesse. Et puis, il y a Beaming White. Si je ne les connaissais pas tous par cœur, j'aurais parié qu'il s'agissait là du générique anglo-saxon d'un énième et imbuvable manga nippon, balancé aux moutards dans ce qui serait l'équivalent de notre feu-Club Dorothée. Retour vers le Futur, je vous dis. Faut aimer.

Plus encore que sur Total Strife Forever, East India Youth assume ici son goût pour le flamboyant. Clairement, son truc à lui, c'est le rococo, le beaucoup, le toujours et le tout le temps. Voilà donc pourquoi le monsieur ne se prive jamais de strass et de paillettes, et si vous avez la bonne idée de vous balader dans le coin, soyez sûr qu'il vous sautera dessus à la moindre occasion, qu'il vous forcera à tournailler encore et encore, rêvant secrètement de vous faire vomir sous la lune aux tons acidulés qu'il est allé épingler au plus près des étoiles (jetez vous sur Hearts That Never pour voir! ).
C'est une évidence, Culture Of Volume est trop riche, trop kitsch. Il affiche une réelle ambition, est le fruit d'un travail que je ne mettrai aucunement en doute, mais tout est toujours « too much ». Voyez, même Carousel : le morceau a beau être mignon comme tout, il ressemble quand même vachement à une comptine de Noël. Et Noël, c'est pas toute l'année. Et oui, Hearts That Never est intéressante dans son développement, sorte de grand huit sonore pour grandes folles, mais le constat est le même, c'est parti pour quasiment sept minutes de pure crème chantilly électronique.

Au final, en tout cas, tout ceci semble bien plus hétérogène que ce qui nous était servi sur Total Strife Forever. Exit les interludes et l‘accumulation de titres instrumentaux, le phasage et tout ce qui s'en suit, l'anglais persévère dans un style dance-pop plus consensuel, mais du coup plus entraînant (End Result, Manner Of Words et ses accents R'n'B). Simplement, il est bien difficile de contenter tout le monde avec un gâteau aussi généreux. Beaucoup trop généreux. C'est bête, moi qui ai pris l'habitude de moins manger. Burp.
tracklisting
    1. The Juddering
  • 2. End Result
  • 3. Beaming White
  • 4. Turn Away
  • 5. Hearts That Never
  • 6. Entirety
  • 7. Carousel
  • 8. Don't Look Backwards
  • 9. Manner of Words
  • 10. Montage Resolution
titres conseillés
    Hearts That Never, Carousel
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