Ladytron

Il y a une constance rassurante dans la musique de Ladytron. Celle des boîtes à rythmes et des séquenceurs bien sûr, car les machines même vintage gardent la cadence sans se noyer dans les nappes de synthé et les notes suspendues. Il y a aussi l'ambiance rétro futuriste entre science-fiction des années 70 et new wave des années 80. Enfin, fondé il y a presque un quart de siècle, le groupe sort un album à intervalle régulier, hormis un hiatus de huit ans, sans avoir changé son line-up.


La continuité en tout trouve peut-être ses limites au septième album. J'aime beaucoup Ladytron, mais avais-je besoin d'un nouvel album si les chansons ne sont pas vraiment nouvelles ? Les albums se suivent, se ressemblent pour le meilleur, et avancent peu. "Let's go crazy" répété en boucle dans le refrain de The Night souligne justement la folie dont le disque manque.

Sur la deuxième face, le groupe s'essaie tout de même à des choses plus intéressantes. The Dreamers plus sombre prend des airs de French Touch entre Kavinsky et M83, qui sort d'ailleurs lui aussi un album prochainement. Comme Depeche Mode (qui sort également bientôt un album - bis), l'usage des guitares apporte un angle intéressant à leur musique électronique. C'est le cas sur California dont la réverb sur les rythmes et les arpèges vont même traîner du côté de Cocteau Twins. Time's Arrow ne donne pas que son nom à l'album, il le clôture également de manière magistrale dans une ambiance cabaret déglingué.

Cet album en deux temps est l'introduction parfaite à ceux qui n'ont jamais prêté leurs oreilles à Ladytron. Les fans seront rassurés, et pourront quant à eux écouter en boucle la face B et profiter de l'occasion pour remettre les disques précédents sur leur platine.