Novo Amor

Novo Amor, alias Ali John Meredith-Lacey, est un musicien gallois fascinant. Encore (trop) peu écouté de ce côté-ci de la Manche et de l'Atlantique, il a construit son succès par la grâce des algorithmes et des playlists folk modernes qui se régalent de ses fulgurances inspirées.

Auteur, compositeur, chanteur, producteur et multi-instrumentiste, il signe son retour, deux ans après le magnifique Birthplace, avec un nouvel album, Cannot Be, Whatsoever, confirmant l'immense talent de son créateur tout en se payant le luxe de dessiner de nouveaux paysages.


Sur ces dix titres, Novo Amor fait étalage de tout ce qui fait son charme : des chansons sophistiquées mais immédiates, des arrangements réussissant le grand écart entre proximité intimiste et souffle épique, et une signature vocale haut perchée. Il déploie tout son savoir-faire pour offrir à l'auditeur un nouveau lot de chansons en forme de crescendo irrésistible (Opaline, Decimal, If We're Being Honest). L'auditeur, lui, se réjouit de retrouver cet art unique d'assembler mélodies délicates et constructions folk ambitieuses et cette capacité à suspendre le temps dans l'attente d'un frémissement, d'un souffle. (Keep Me).

Mais Cannot, Be Whatsoever voit aussi Novo Amor élargir sa palette musicale et émotionnelle avec une approche plus pop et, oui, plus rock. Les arrangements tronquent parfois leur belle patine acoustique pour des sonorités évoquant la pop 80s et 90s avec guitare au chorus aqueux estampillé et pianos électriques (I Feel Better, No Plans, Birdcage, Halloween). Sur Halloween ou Birdcage, il nous laisse d'ailleurs enfin entendre sa voix de gorge, après deux albums et une flopée d'EPs chantés uniquement en voix de tête...

Armé d'une énergie optimiste, comme il se plaît à le décrire lui-même, Novo Amor ajoute donc avec ce Cannot Be, Whatsoever une nouvelle réussite à sa discographie qui commence fort à ressembler à un carré d'as.