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Paul McCartney

McCartney III Imagined

Paul McCartney - McCartney III Imagined
Chronique Album
Date de sortie : 16.04.2021
Label : Capitol Records
25
Rédigé par Yann Guillo, le 17 avril 2021
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En décembre paraissait le vingt-sixième album solo de Paul McCartney, McCartney III, enregistré seul dans son studio par Beatle Paul au cours du premier confinement. Au programme : production minimaliste (parfois approximative) et compositions de qualité. Le tout pour un album très sympathique, entre mélodies McCartneyesque, of course, et moments plus excentriques en droite ligne des McCartney I et II.

Faisant honneur au pédigrée expérimental de notre homme, McCartney III Imagined propose une relecture de cet album solitaire par des collaborations avec la fine fleur de la nouvelle génération musicale (parfois plus si jeune d’ailleurs). Comme de bien entendu avec ce genre d’exercice, le résultat est très disparate et inégal. La surprise étant toutefois ici la bonne tenue générale de ces nouvelles propositions.

On trouve ici deux types d’approches : des remixes musicaux conservant les voix d’origine, et des réenregistrements complets. C’est dans cette dernière catégorie que figurent les plus belles réussites. Notamment la géniale version de The Kiss Of Venus par Dominic Fike, à mi-chemin entre pop futuriste et hip-hop, qui fait resplendir les mélodies dénichées par le vieux briscard dans un morceau à tiroir irrésistible. Autre joli moment, Seize The Day signé Phoebe Bridgers. Si elle se frotte à un des meilleurs morceaux de l’album, Bridgers réussit à transformer une ritournelle pop sautillante dont le senior le plus dynamique du monde a le secret en une complainte en apesanteur, lui appliquant un mystère et une profondeur inattendus.

Ailleurs, St Vincent transforme avec sa vista habituelle la ballade Women And Wives en gospel mutant sous influence Portishead. Le remix de When Winter Comes par Anderson .Paak exploite quant à lui la plus belle piste vocale de l’album (enregistrée dans les 90s lors des sessions de Flaming Pie et avec la voix de jeune homme de Paul McCartney, donc) pour l’envelopper d’un manteau soul tout en rondeur. Ailleurs, les réinventions de Pretty Boys (Khruangbin) avec ses chœurs en français, Find My Way (Beck) et Long Tail Winter Bird (Damon Albarn) projettent les morceaux dans des atmosphères electro assez enthousiasmantes.

Côté moins bien, on relèvera le remix sur-saturé de Slidin' par EOB qui n’apporte strictement rien au schmilblick, le remix de Blood Orange pour Deep Down qui semble errer sans but ou encore la version de Lavatory Lil de Josh Homme qui sonne comme une mauvaise face B de Queens Of The Stone Age. Le long remix (plus de onze minutes au compteur) de Deep Deep Feeling (3D RDN Remix) comporte son lot de passages franchement inventifs malgré l’utilisation de l’horripilante boucle de synthétiseur de Temporary Secretary en toile de fond.

Au final, si cela ne suffit pas à en faire un grand album, on se réjouit de l’approche ludique et légère globale qui prévaut ici. Et on se prend à espérer que McCartney ait l’idée, pour sa prochaine livraison solo, de faire appel à des collaborateurs de ce calibre afin de sublimer ses mélodies encore vertes. Le tout en conservant cette volonté d’envoyer valser les conventions.
tracklisting
    01. Find My Way (feat. Beck)
  • 02. The Kiss of Venus (Dominic Fike)
  • 03. Pretty Boys (feat. Khruangbin)
  • 04. Women And Wives (St. Vincent Remix)
  • 05. Deep Down (Blood Orange Remix)
  • 06. Seize The Day (feat. Phoebe Bridgers)
  • 07. Slidin' (EOB Remix)
  • 08. Long Tailed Winter Bird (Damon Albarn Remix)
  • 09. Lavatory Lil (Josh Homme)
  • 10. When Winter Comes (Anderson .Paak Remix)
  • 11. Deep Deep Feeling (3D RDN Remix)
  • 12. Long Tailed Winter Bird (Idris Elba Remix)
titres conseillés
    The Kiss Of Venus, Pretty Boys, Seize The Day, When Winter Comes (Anderson .Paak Remix)
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