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Paul McCartney

Paris, Bercy - 10 décembre 2009

Live-report par Anne-Line

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« Bonsoir mes petits choux ! »

Un concert de Paul McCartney, c'est comme ça : débordant d'affection. Déjà avant l'entrée en scène, en lieu et place de première partie, un film défile sur les écrans géants, collage de photos et vidéos des personnes qui ont compté dans la vie de Sir Paul. Les potes, la famille, les idoles, les foules de fans en délire, tous sont là, connus et inconnus. Le Palais Omnisport de Bercy est cordialement invité à pénétrer dans l'intimité de la plus grande légende du rock britannique (encore vivante).

Paul fait donc son entrée en scène, armé de son emblématique basse Hofner, entouré de ses quatre musiciens. Pas de mise en scène spectaculaire, pas d'orchestre symphonique, pas de costumes pétaradants coordonnés. Deux guitares, une basse, un clavier, une batterie. Quand on vient voir un Beatles, ce n'est pas pour l'esbroufe, c'est pour les chansons. Ces chansons pour lesquelles chacun, sans s'en rendre forcément compte, a une affection particulière, y compris les cinq musiciens sur scène ce soir. Ils attaquent chaque morceau non pas avec le professionnalisme un peu froid qu'on pourrait observer chez des musiciens chevronnés habitués à jouer les faire-valoir des mégasuperstars, mais avec l'enthousiasme de vrais fans. Il y a entre eux une complicité touchante. Ils se regardent et rigolent quand ils font des pains, et se touchent le bout des doigts quand ils réussissent un beau solo. De près on a l'impression d'assister à n'importe quel concert de groupe lambda à l'Élysée-Montmartre, de loin on se demande comment les gradins haut-perchés perçoivent la chose. Cela doit paraître un peu chiche pour le prix payé. Mais qui oserait se plaindre devant un répertoire aussi colossal ? Il serait de mauvais goût de vouloir mettre un prix sur cette version de Something au ukulélé en hommage à George, ou sur cette reprise inopinée de Foxy Lady en hommage à Jimi.

Pendant trois heures, Paul égrène les souvenirs d'une vie entière dédiée à la mélodie. Que ce soit pour parler de la ségrégation aux États-Unis dans les années 60 (Blackbird) ou évoquer la perte de son ami John (Here Today), ou encore celle de sa femme Linda (My Love), c'est toujours avec l'élégance d'une mélodie solaire et apaisante. Seules concessions au style stade pompier, l'arrivée sur Magical Mystery Tour, quelques flammes jaillissant de la scène pendant Live and Let Die, et une pluie de confettis pendant Sgt Pepper. Le reste du temps, Macca démontre qu'entre ses débuts à Liverpool et ses futurs projets (I Want To Come Home, qui figurera sur la bande-son du prochain film de Robert De Niro Everybody's Fine), sa voix n'a pas pris une ride, et sa joie de vivre non plus.

Aux antipodes des Bob Dylan et autres Lou Reed qui jouent la carte de l'idole inaccessible et dédaigneuse, Paul McCartney a su rester dans le cœur du public, et entretenir le côté convivial de ses spectacles. On ne ressort pas de là comme on sort de la messe, mais comme après une visite chez un grand frère qui a toujours eu une collection de disques incroyable. Il n'est pas plus grand que Jésus, il fait juste partie de la famille.
setlist
    Magical Mystery Tour
    Drive My Car
    Jet
    Only Mama Knows
    Flaming Pie
    Got To Get You Into My Life
    Let Me Roll It / Foxy Lady
    Highway
    The Long And Winding Road
    I Want To Come Home
    My Love
    Blackbird
    Here Today
    Dance Tonight
    And I Love Her
    Mrs Vandebilt
    Michelle
    Eleanor Rigby
    Band On The Run Play
    Ob-La-Di, Ob-La-Da
    Sing The Changes
    Back In The USSR
    Something
    I've Got A Feeling
    Paperback Writer
    A Day In The Life /Give Peace A Chance
    Let It Be
    Live and Let Die
    Hey Jude
    -----
    Day Tripper
    Lady Madonna
    Get Back
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    Yesterday
    Helter Skelter
    Sgt. Pepper's Lonely Hearts Club Band (Reprise) / The End
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