The Coral

Les Coral sont des jeunes hommes facétieux. Alors qu'ils auraient facilement pu faire une ribambelle de petits frères à leur morceau vedette 'Dreaming Of You', véritable perle pop-rock de leur premier album sorti en juillet 2002 (taillée sur mesure pour les radios rock du monde entier ou presque), le sextet de la banlieue de Liverpool a préféré creuser en lui-même pour nous jouer un beau tour de passe-passe. Et conjuguer son sens inné de la mélodie à une composition plus acoustique, plus réfléchie, moins brute. On n'évitera malheureusement pas ici le cliché de l'album de la maturité...

Mais le talent de The Coral tient dans la cohérence de leur univers, dans l'atmosphère similaire qui règne dans chacun des albums alors que, précisément, ces deux albums sonnent différemment. Le groupe revendique toujours autant ses influences psychédéliques 70's (The Doors, The La's, Captain Beefheart), mais semble ici mieux les maîtriser. Magic and Medicine est moins immédiat que The Coral, il se laisse découvrir, comprendre, et au bout de quelques écoutes les titres s'enchaînent comme par magie ( ! ), bercés par la voix fine et puissante du leader James Skelly et les parties instrumentales du combo où se mêlent habilement guitares, clavier, et percussions variées.

De ballades planantes (In The Forest, Eskimo Lament, All Of Our Love) en bijoux pop (Leizah, Pass It On, Bill McCai), en passant par des blues-rock sauce Coral (Gipsy Market Blues, Confessions of A.D.D.D) et quelques ovnis délicieux de contre-temps (Don't Think You're The First, Secret Kiss), cet album nous transporte loin du rock actuel libertin ou rayé rouge et blanc. La bande-son idéale de l'été 2003 ?