Sucioperro

Après des débuts, certes prometteurs mais néanmoins chaotiques, sous la forme de deux Eps d’excellente facture sortis entre 2003 et 2004, lesquels furent suivis d’un silence radio de près de deux ans, Sucioperro, finalement signé sur Captains Of Industry, perce au grand jour. Et de la plus belle manière qui soit. En effet, demeurés trop longtemps dans l’ombre de leurs illustres aînés et amis, Biffy Clyro, et ne bénéficiant jusqu’à lors que d’un succès d’estime, le quatuor, avec ce premier album, prend une autre dimension, celle qui lui revenait, et peut désormais prétendre à la renommée méritée.

Random Acts Of Intimacy, précédé de quelques semaines par le somptueux Dialog on the 2, est une collection de douze joyaux qui présentent la synthèse parfaite de tous les genres ou groupes qui ont inspiré Sucioperro. A la pureté et à l’inventivité de la référence musicale susnommée, à savoir Biffy Clyro, lesquelles sont perceptibles dès l’entrée en matière de l’album, The Crushing Of The Little People, s’allient la rigueur et l’énergie de Reuben, notamment dans I Don’t Hate It, I Accept It et The Drop, ainsi que le zest de folie et l’imprévisibilité de Jetplane Landing, à l’image de Grace And Out Of Me.

En outre, Sucioperro propose une touche très personnelle et originale, par le biais de variations acoustiques d’une beauté époustouflante, sur les chansons de construction progressive, comme Random Acts Of Intimacy, où la mélodie envoûtante se termine en apothéose sur des notes très métal, nappées d’une voix limpide aux accents très variés et inspirés.

Après Hell Is For Heroes et Kinesis, Sucioperro constitue le troisième étendard du label le plus inventif et revendicatif de la nébuleuse rock britannique et Captains Of industry assène à nouveau un grand coup dans la fourmilière. Car Random Acts Of Intimacy est indubitablement l’une des meilleures surprises de cette première moitié d’année.