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M.A.S.S.

Interview publiée par Fab le 15 juin 2004

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Installés en France depuis quelques semaines, M.A.S.S. effectuaient la semaine dernière leur retour à Paris en assurant la première partie des Datsuns à la Boule Noire. Petit entretien avec Andy, guitariste du combo londonien...

Vous auriez dû jouer à la Boule Noire en tête d'affiche la semaine dernière mais vous annulé. Comment ça se fait ?

Andy : En fait on trouvait que c'était vraiment trop proche avec le concert de ce soir. On aurait eu le même public avec les mêmes personnes qui auraient vu le même concert que quelques jours auparavant. Du coup on a préféré annuler pour cette raison.

Est-ce que tu peux me dire comment le groupe s'est formé ?

Andy : Justine et moi on cherchait des musiciens il y a environ deux ans mais le reste du groupe était déjà ensemble et on les a rejoints. Ils voulaient un second guitariste donc j'ai pris le poste et tout a commencé comme ça, c'était il y a environ deux ans.

Comment avez-vous choisi le nom du groupe ?

Andy : Je ne saurais pas te dire ça précisément, le reste du groupe l'avait déjà choisi avant que nous je n'arrive. Je sais que ça avait une signification particulière mais je ne sais plus laquelle...

Quelles sont vos principales influences ?

Andy : Mon influence principale vient des Who mais chacun dans le groupe a les siennes dans différentes directions. On aime beaucoup PJ Harvey, les Pixies et Queens Of The Stone Age pour leur sens des mélodies.

Vous vous êtes récemment installés en France à Nantes. Pourquoi avoir quitté l'Angleterre ?

Andy : Ce n'est pas vraiment le fait de vivre en France mais plutôt d'avoir quitté l'Angleterre. On a un très bon contrat avec notre label français, mais être en Angleterre rendait les choses compliquées et ça nous coûtait beaucoup d'argent de faire des allers et retours pour les concerts ou les interviews, c'était bien plus simple de venir s'installer ici pour honorer notre contrat et persuader le reste de l'Europe de nos capacités. La distance complique souvent les relations et les choses ne peuvent jamais durer dans ce cas.

Ce n'est pas trop dur de s'habituer à la vie en France ? De communiquer avec les gens ?

Andy : Pour moi c'est vraiment quelque chose de terrible. J'essaye de discuter avec les français mais je ne connais que des petits bouts de phrase la plupart du temps et j'ai vraiment besoin de me concentrer pour réussir à former des phrases à partir de mots. Par exemple je peux te dire "chaise, c'est très confortable pour moi" mais aussi des phrases qui n'ont aucune utilité dans la vie de tous les jours comme "quelle impression avez-vous de la situation économique et politique en France ?" (ndlr : en français dans le texte). A quoi ça peut me servir de savoir dire ça ?! Souvent quand j'essaye de parler à mes nouvelles connaissances en France, ils me répondent en anglais mais je me sens très coupable de les pousser à faire ça.

Depuis que vous habitez à Nantes vous êtes devenus amis avec Little Rabits je crois ?

Andy : Oui tout à fait, et c'est la principale raison pour laquelle on a décidé de venir à Nantes. Quand on a quitté l'Angleterre, on pensait venir s'installer à Paris mais le prix pour loger 5 personnes et avoir un studio pour répéter rendait les choses assez difficiles. On a alors pensé qu'aller à Nantes pourrait être sympa et qu'on pourrait aussi se faire de nouveaux amis là-bas. La ville est très sympa, les filles sont mignonnes, la mer n'est pas loin... c'est parfait !

Votre album vient de sortir et vous l'avez appelé Revolution. Tu ne trouve pas que ça fait un peu cliché pour un groupe punk ?

Andy : C'est une question qu'on m'a déjà posée plein de fois et je crois que ça va continuer encore et encore. Ce n'est pas une révolution en elle-même dont nous parlons, mais plutôt une révolution contre les produits marketing comme Pop Idol et la musique actuelle, contre la façon dont tout ce milieu fonctionne. J'ai l'impression que c'est une sorte de dictature actuellement, une dictature amicale on va dire.

Si quelqu'un te demandait de parler du disque, que lui dirais-tu ?

Andy : C'est une sorte de nouveau rock, quelque chose de très frais avec un coté guerrier de façon passionnée. J'ai un peu de mal à en parler parce qu'on est déjà concentrés sur notre second disque. Peut-être que ce premier opus fait très cliché, mais il est ce qu'il est. On a envie de terminer aussi vite notre second album que le premier qui avait été enregistré entièrement en 2 ou 3 jours, c'est un peu comme de faire une photo instantanée de nos chansons. Les morceaux avaient été joués en concert pendant plus d'un an, ils étaient arrivés à maturité. Pour moi c'est un nouveau rock avec un coté garage aussi, mais je pense que pour le futur on a aussi plein de nouveaux chemins à explorer.

La plupart des groupes sortent leur premier album seulement quelques mois après leur premier single mais il vous a fallu environ deux ans entre la sortie de Hey Gravity et de Revolution. Tu ne trouves pas que c'est long ?

Andy : Oui ça l'est mais on n'a pas vraiment eu le choix. On n'avait pas énormément d’argent, on n'était pas très diffusés sur les radios, personne ne connaissait le groupe à cette époque. On a été aidés par des amis et des connaissances pour sortir le single et il nous a apporté ce qu'il devait. Ca nous a permis de rencontrer des gens, de donner des concerts et de devenir un groupe à part entière. On ne pouvait pas sortir un album aussi vite comme c'est souvent le cas en Angleterre alors on continuait encore et encore d'écrire de nouvelles chansons, j'ai vraiment l'impression qu'on s'est formés sur scène lors des concerts. Il nous a fallu du temps pour apprendre à nous connaître, à aller dans la même direction, mais c'était nécessaire pour devenir un vrai groupe.

C'est plutôt rare de voir un groupe anglais sortir son album d'abord en France puis au Royaume-Uni. Comment ça se fait ?

Andy : Oui c'est vrai que c'est assez rare mais on avait un bon contrat ici. Pour l'Angleterre on a dû avancer de l’argent de nous-même donc ça a pris un peu plus de temps. C'était aussi plus simple de le sortir d'abord en France car la presse parle plus de nous mais c'est avant tout le monde du business, pour moi c'est la raison principale.

Vous avez sorti Testify en single il y a quelques temps, vous avez déjà des idées pour le prochain ?

Andy : Il faut qu'on réfléchisse à ça parce qu'on en a déjà sortis plusieurs tirés de cet album. Il y a eu Hey Gravity, puis Live A Little et enfin Testify. Chaque album a un nombre limite de singles potentiels et on est déjà en train de penser à notre prochain disque qu'on aimerait pouvoir sortir assez rapidement. Enfin si on devait quand même un sortir un je crois que ce serait Get Ready.

Est-ce que tu t'imagines jouer à Top Of The Pops un jour ?

Andy : Oui bien sûr j'adorerais, j'ai déjà regardé tellement de fois à la télé, ce serait cool d'y aller. En fait j'ai déjà joué à Top Of The Pops il y a quelques années quand j'étais dans le groupe Dodgy, Ca doit dater de 1995 ou 1996 et on y était même allés plusieurs fois à cette époque. On avait aussi rencontré les Spice Girls, c’était très cool.

Vous auriez dû faire la première partie de Blondie à Amsterdam il y a quelques jours mais le concert a été annulé pour une raison étrange. Tu peux me raconter l’histoire ?

Andy : A la base on devait aller à Amsterdam pour assurer leur première partie au Paradisio et quelques heures avant le concert, alors qu'on était arrivés sur place, notre prestation a été annulée car la chanteuse de Blondie n'aime pas qu'une chanteuse blonde se produise sur scène avant elle, surtout quand elle a 20 ans de moins. On a plutôt bien pris la chose finalement et on a joué après eux lors de l'aftershow, c'était sympa quand même. Et puis en attendant on a pu regarder le concert de Blondie, leur chanteuse n'est pas mal... pour son âge. Cette histoire a pris beaucoup d'ampleur ces derniers temps, des journaux locaux et nationaux comme le Mirror ont même raconté ça en Angleterre... en exagérant un peu bien entendu. Ils disaient que notre manager avait été prévenu à la dernière minute qu'on ne jouerait pas et qu'il avait fait un scandale alors qu'il était juste un peu énervé. Au final ça leur a fait plus de pub à qu'autre chose...

On m'a parlé d'une histoire à propos de Boy George tout à l'heure, tu peux m'en dire plus ?

Andy : Tout est parti de notre manager et des Little Rabbits quand on est rentrés à Nantes il y a quelques jours. Ils ont organisé une sorte de chasse au trésor dans les rues de la ville et quand on est arrivés à la maison on a trouvé une enveloppe avec des énigmes qui nous envoyaient dans certains lieux pour qu'on rencontre de nouvelles personnes. Ils voulaient nous faire sortir un peu de la maison mais nous on était très contents de rester enfermés pour écrire nos chansons ! La journée s'était donc passée comme ça et le soir on a trouvé une seconde enveloppe qui nous a envoyés chez un de leurs amis, on était attendus apparemment et ils nous ont dit de monter sur une table pour qu’on chante Karma Chameleon de Boy George ! Et bien sûr ils ont filmé pour avoir des preuves qu'on est passés pour de vrais idiots ! Mais on a bien rigolé quand même.

Vous allez faire quelques festivals en France cet été mais est-ce qu'une tournée est prévue pour la rentrée ?

Andy : Oui on va faire quelques festivals d'abord. On doit jouer avec Muse près de Nantes en juillet je crois. On avait joué notre premier festival l'an dernier à Evreux et ça s'était très bien passé, on avait eu une bonne réaction du public. On a aussi prévu de faire une grosse tournée en Europe à partir de septembre, on ira en Croatie, Slovénie, Italie, Espagne, Allemagne, Danemark... On a envie de jouer dans de nouveaux lieux comme l'Autriche aussi.