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Wu-Lu

Interview publiée par Pierre-Arnaud Jonard le 8 juillet 2022

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Ovni musical, Wu-lu mélange hip-hop, électro et punk pour un résultat ébouriffant. Son premier album, LOGGERHEAD, sort en ce mois de juillet chez Warp Records, l'occasion de le rencontre.

Ton premier album est sorti en 2015. Pourquoi a-t-il fallu aussi longtemps pour qu'il ait enfin un successeur ?

Ginga n'était pas un véritable album mais une mixtape. Cela représente bien ce que je faisais à cette époque. Ce disque est mon premier véritable album.

Tu as eu du temps pour faire ce disque avec le confinement ?

Oui. On est allés en Norvège pour l'enregistrer. Cela a été super cool de le faire. En étant en Norvège j'étais concentré sur la musique et uniquement la musique. C'était parfait.

Avant la sortie de cet album tu avais sorti plusieurs EPs...

Oui, c'était une manière pour moi de faire découvrir ma musique aux gens. Ainsi ils pouvaient voir que j'avais des choses à offrir.

Tu parles de Brixton, là où tu y vis. Mais ton message est plus global que cela ?

C'est tout à fait cela. Vivant à Brixton, je parle de ce qui m'entoure, mais comme tu le dis mon message est global. Chacun peut s'y retrouver.

J'ai l'impression que ton but est de casser les barrières dans la musique ?

Tout à fait. Mon but est d'être accepté comme humain. Je veux que les gens soient réels. Nous vivons dans un monde de plus en plus irréel, de plus en plus déshumanisé. Le monde de la musique a été construit par des gens qui ont détruit ces barrières. Je veux faire ça aussi. Ouvrir le plus possible mon horizon musical.

Ta musique brasse de nombreux styles différents. Comment mélanges-tu ainsi l'esprit du punk, l'électro et le hip-hop ? Tu as l'air d'écouter beaucoup de styles musicaux différents...

Absolument. J'écoute de tout. Mais ce brassage des styles existe depuis longtemps. Il y a un titre de Slipknot où tu peux entendre un break jungle. J'avais trouvé ça incroyable. Quand j'étais DJ j'ai compris le métissage des genres d'un DJ Shadow.

Comment as-tu signé avec le label Warp Records ?

J'ai été très heureux de signer chez eux. Chez Warp Records un artiste peut être lui-même. Je peux grandir avec ce label. Ils sont derrière leurs artistes, les supportent.

Il y a plusieurs invités sur le disque, Asha Lorenz, Lex Amor, Léa Sen... Comment cela s'est-il fait ?

Ce sont des collaborations avec des amis. Cela s'est passé naturellement. On est sur la même vibe. C'étaient les bonnes personnes, au bon endroit et au bon moment.

Ton message est politique ?

D'une certaine façon. Je parle de la conscience d'aujourd'hui. Je donne une opinion en essayant d'être le plus honnête possible.

Qu'exprime le vidéo clip de Scrambled Tricks qui est sorti récemment ?

Le concept était de porter des masques pour parler de la manipulation. Cela parle de la façon dont on nous oblige à penser comme ceci ou comme cela. C'est pour cela qu'il y a l'idée du clown. On voulait montrer ce que sont vraiment les gens.

Il y a un côté punk dans ce que tu fais...

Absolument. J'aime la mentalité punk. J'aime ce genre de musique mais aussi le jazz ou le hip-hop.

Tu es proche des membres de black midi ?

Tout à fait. On est potes. Quand je suis allé les voir en live j'ai trouvé ça génial.

Tu vas partir bientôt en tournée ?

Oui. En septembre aux États-Unis. J'ai trop envie de jouer à nouveau en live. C'est là où est ma passion.