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Peace

Paris, Petit Bain - 10 avril 2013

Live-report par Cyril Open Up

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C'est sous un léger crachin que je me rends ce soir au Petit Bain. Ce ne sera pas encore aujourd'hui que je pourrai profiter de l'agréable terrasse du lieu avant que la soirée ne débute. Je me réfugie donc à l'intérieur dans l'attente de l'arrivée du groupe français Motorifik sur les coups de 20h30.

Motorifik sont cinq. Le premier morceau débute à la guitare sèche plutôt lentement. Le groupe semble un peu stressé mais se détend progressivement. Le second titre, déjà plus rythmé, n'est pas désagréable mais reste un peu trop passe-partout. Le public à l'arrière proche du bar est bien dissipé et forme un incessant bouhaha qui ne cessera d'augmenter au fil de leur longue prestation de quarante cinq minutes. Les musiciens sont appliqués mais leur pop qui prend parfois des virages atmosphériques ne m'a vraisemblablement pas marqué, ni touché. Je me suis même passablement ennuyé durant leur prestation pourtant variée.

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Précédés par le solide single Follow Baby, Peace resteront dans l'histoire comme étant le tout dernier groupe anglais à avoir participé aux feu Inrocks Indie Club le 20 juin 2012 à la Flèche d'Or pour une courte mais intense prestation. Le quatuor anglais a également marqué les esprits de ceux qui les ont vus à la Boule Noire en novembre dernier à l'occasion du Festival Les inRocKs Volkswagen.
Dès leur entrée sur scène, le public entonne un joyeux anniversaire à l'attention du chanteur Harry Koisser. Hasard du calendrier, la veille c'est le hollandais Jacco Gardner qui fêtait le sien à la Flèche d'Or ! Après une introduction instrumentale qui traine un peu due à un problème de micro, Harry lance enfin un petit « bonjour Paris ». Les jeunes garçons à la mèche rebelle sont loin d'être des icônes de la mode et cela est particulièrement le cas du chanteur dont le pantalon rouge style écossais assorti d'un t-shirt à manches longues rayé agressent un peu le regard mais bon, passons sur ce détail nous ne sommes pas là pour ça. La salle est plutôt bien remplie et un contingent d'anglais a fait le déplacement pour acclamer la nouvelle sensation qui a tourné en février dernier aux côtés de Palma Violets, Miles Kane et Django Django dans le cadre du NME Awards Tour.

D'emblée, Follow Baby attise le feu avec ses sons distordus et son jeu de batterie imparable, difficile de résister et le groupe de fans à oreilles de lapin ne se fait pas prier pour entrer dans la danse. Leur rock emprunte aussi bien au courant psychédélique des années 70, qu'au punk, qu'au grunge des années 80 et j'en passe. Ils malaxent les influences, les avalent, les digèrent et en ressortent une variété d'éblouissants morceaux qui explosent en pleine face. Le final de Scumbag rappelle ainsi les grandes heures de Nirvana.

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Les passages de guitares rageuses fusent. Delicious se singularise par ses nombreux changements de rythmes qui offrent la possibilité à Harry, son frère Samuel et Douglas de se tordre sur leurs instruments. Harry joue au plus proche du réceptif public assez jeune dans l'ensemble qui saute dans tous les sens. Sur les refrains, le chant est un peu éraillé soutenu par les choeurs de ses compères. Les guitares prennent des accents tropicaux à l'arrivée de Wraith. Puis les choses se calment un peu avec California Daze et son début choral « ooooh aaaah » à la Beach Boys avant de basculer vers des soli de guitares plus « guitar hero ». Le set s'achève sur Bloodshake en parfaite communion avec l'auditoire qui recommence à sauter. La rythmique entrainante fait son effet, les vagues gagnent l'assistance.

Le groupe ne prend pas la peine de sortir de scène pour le rappel et attaque la reprise du tube dance de Binary Finary, 1998, réarrangé à leur sauce. Le morceau est assez méconnaissable à l'exception des paroles. Il est allongé et enseveli sous des nappes de guitares psychédéliques. Une belle façon de conclure cette soirée où toutes les époques du rock se seront rencontrées et auront fusionné pour former cet orgasme sonore de cinquante minutes. Peace est assurément une formation à suivre, on ne peut que conseiller vivement de ne pas louper leur passage à la Flèche d'Or le 20 mai prochain.
setlist
    Higher Than The Sun
    Follow Baby
    Lovesick
    Scumbag
    Float Forever
    Delicious
    Toxic
    Wraith
    California Daze
    Bloodshake
    1998 (Binary Finary cover)
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