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PINS

Paris, Point Éphémère - 27 mai 2014

Live-report par Emmanuel Stranadica

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C'est une soirée placée sous l'appellation rock psychédélique qui s'est déroulée mardi dernier au Point Ephémère. Les américains de Crocodiles, précédés des anglaises de PINS, elles même devancées par d'autres américains, les tous jeunes Vundabar.

Si la consonance parait être germanique, c'est bien de Boston dans le Massachussetts que provient ce trio. Inconnus au moment où ils démarrent leur concert, les trois jeunots entament leur set sans complexe dans un brouillard de fumigènes. Passant du rock indie à des sonorités plus psychédéliques, Vundabar gagnent progressivement l'attention du public. S'autorisant un raté en milieu de set pour cause de voix défaillante, le leader du groupe après un rinçage de gosier, redémarre la chanson à l'endroit même où celle-ci s'était arrêtée. C'est dire l'esprit de décontraction affiché par les américains. On pense parfois à Pavement, notamment dans les breaks, ou encore aux Pixies. L'univers de ces kids nous emballe en tout cas pendant la demi-heure qu'ils nous offrent. Un groupe à suivre de près.

L'Amérique laisse provisoirement la place à l'Angleterre du Nord. Celle de Manchester, toujours aussi foisonnante en termes d'émergences musicales. Après un trio totalement masculin, c'est un quatuor entièrement féminin qui se retrouve scène. PINS, power trio pas glamour pour un sou, attaque son set après un cri lâché par Faith Holgate : les félines sont lâchées. Et pourtant le concert a un peu de mal à prendre son envol. A défaut de ruée énergique et de dépotage musical, les filles se contentent de jouer doucettement leurs compositions. Il faut attendre une toute nouvelle chanson, House Of Love, pour voir enfin leur show prendre une autre tournure musicale. Le quatuor se lâche alors et semble prendre plaisir à jouer au Point Ephémère. Les mélodies se font plus séduisantes, plus sèches également et les quatre filles emmènent le public dans un univers bien plus conforme à ce que l'on pouvait attendre d'elles. Moins de concessions, un son qui se durcit, des cris aigus à tout va, les Mancuniennes prennent une autre envergure lorsqu'elles nous régalent d'un festin électrique dont elles ont le secret. Le concert se terminera en apothéose avec un pogo sur le devant de la scène, prouvant ainsi que PINS restent une formation post-punk des plus solides actuellement en Angleterre.

Après une date parisienne annulée en fin d'année dernière, les californiens de Crocodiles retrouvaient donc la capitale au titre de tête d'affiche de cette soirée. Comme d'accoutumée, le quintet attaque au pied levé son concert. Le groupe n'est pas connu pour faire pas dans la dentelle et s'avère comme toujours très efficace sur scène. L'énergie déployée par Brandon Welchez et son acolyte gutariste Charles Rowell enflamme très rapidement la salle. En effet entre pogos et stagediving, le public du soir est particulièrement excité et réactif aux compositions psychédéliques déversées par les américains. Si, Crimes Of Passion, leur dernier opus en date, nous avait un tant soit peu déçus, le concert s'avère plutôt passionnant. Le groupe pioche en effet ses morceaux dans leurs quatre albums sortis, en faisant la part belle, pour notre plus grand plaisir, à Sleep Forever dont ils extraient quatre compositions, incluant l'excellent Billy Speed. Fidèles à leurs habitudes, Crocodiles quittent la scène en un temps record (à peine quarante-cinq minutes de set), mais nous gratifient d'un rappel, pour le moins brillant, conclu par I Wanna Kill, hymne issu de leur tour premier album Summer Of Hate.

Et même si l'espoir de voir Dee Dee Penny des Dum Dum Girls rejoindre le groupe sur scène ne se produira pas (le groupe ayant joué la veille à la Maroquinerie), des soirées de la sorte, on en redemande !
setlist
    Curse These Dreams
    Get With Me
    Play with Fire
    I Want It All
    House Of Love
    Shoot You
    Oh Lord
    Mad For You
    LuvU4lyf
    Glu
    Misfits
    Waiting For The End
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