Hein Cooper et The Phantom Bands étaient présents au Point Éphémère de Paris ce lundi 19 octobre.
Hein Cooper entre sur scène. Aucun musicien n'apparaît à sa suite, il est seul avec sa guitare et entouré de quelques machines. Il entame le premier morceau en acoustique,
Rusty. La mélodie est accrocheuse et joyeuse, nous permettant d'embarquer immédiatement dans la chaleur de sa terre natale. Le blond aux yeux bleus nous raconte des histoires d'amour et nous avons bien du mal à résister à ses charmes. Outre sa belle gueule; il a tout pour plaire. Ses performances vocales viennent chatouiller notre sensibilité, alternant une voix de poitrine et de tête. Quelque chose de profond se dégage de ses textes. C'est en plein cœur que nous les réceptionnons, nous donnant à la fois l'envie de danser tout en frissonnant à leur écoute. Les mauvaises langues diront qu'il fait de la chanson pour adolescente un peu mièvre, mais les mauvaises langues seulement, car Hein Cooper maitrise sa musique. Il n'est assisté que par ses machines dont il a l'entier contrôle, jouant des percutions et s'accompagnant à l'aide d'un looper. Si son quatre titres est plus dans l'ambiance « ballade », il apporte sur scène de nouvelles versions.
Au fil de son set, l'Australien crée la surprise, dévoilant un univers intéressant et loin d'être monotone. La mélancolie de
The Real se mêle aux beats.
Luna Sky est interprété a capella sous une lumière rouge. Il enregistre le premier couplet sur lequel il vient superposer une nouvelle fois sa voix. L'effet fonctionne car ses tessitures aux multiples variations apportent à la fois rythmique et mélodie. Il n'hésite pas à s'attaquer à un morceau de Radiohead,
Lotus Flower, sur lequel il s'en sort honorablement. Il nous propose
Overflow, un titre beaucoup plus électro avant de finir sur
The Art Of Escape. Huit morceaux pour quatre titres sur un EP, on se sent plutôt chanceux, mais on aurait bien aimé prolonger la réalité en chantant encore « is it real ? ».
De la voix de velours de Hein Cooper, nous passons au chant de baryton de Rick Anthony de
The Phantom Band. Le Groupe Fantôme ne passe pas inaperçu : ils sont six à occuper la petite scène du point éphémère, ce qui vaudra à l'un des membres d'être dissimulé derrière un large poteau. Rick Anthony exploite le peu d'espace disponible pour se mouvoir, dansant et marchant à demi. Les sourcils froncés, il débite les paroles saccadées, ce qui lui donne un air de lion en cage.
Ce sont principalement les titres de leur troisième album
Strange Friend qu'ils reprennent tels que
Clapshot, Women Of Ghent ou encore
Sweatbox. On se demande pourquoi ce choix ? Pourquoi avoir si peu mis en avant ceux de
Fears Trending sorti cette année ? Le titre, le seul joué, est
The Kingfisher. Selon les notes, le son court ou diffus du clavier apporte à ce morceau une dimension profonde, prenante et grave.
Même si la salle est clairsemée, elle ne reste pas en retrait. Les bonnets et les casquettes qu'ils portent pour la plupart, finissent par terre. L'énergie dégagée – et particulièrement sur
The Howling - vient réchauffer le froid hivernal qui est bientôt à nos portes. Après quelques remerciements, la fin du set se fait sentir. C'est le moment que choisi The Phantom Band pour entrainer le public avec eux, à se joindre aux chœurs de
Throwing Bones. L'assistance en redemande. Ils reviennent pour un unique titre instrumental en rappel,
Crocodile. Le dit morceau durera tout de même quinze minutes, de quoi rallonger considérablement le concert.
Performance, énergie, générosité, The Phantom Band ne sont pas foutus de nous !