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SWIM DEEP

Paris, Flèche d'Or - 27 octobre 2015

Live-report par Olivier Kalousdian

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En eaux profondes, SWIM DEEP nagent avec brio depuis quelques années. Venus de Birmingham, ces jeunes Anglais pensent et composent comme les groupes des années quatre vingt ; avec une nonchalance et une désinvolture que reflète leur musique.

Programmés dans le cadre de la soirée Pression Live, délocalisée pour un soir à la Flèche d’Or, les Britanniques poursuivent leur bout de chemin avec un deuxième album (après Where The Heaven Are We), Mothers.

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L’intensité pop de leurs morceaux, dont certaines mélodies cristallines et synthétiques rappellent un tantinet M83 (pour les références modernes), va fonctionner à merveille devant un parterre malheureusement très épars en ce mardi soir pluvieux. Il faut dire que programmer trois groupes (dont deux français, Atom et Her Magic Wand) relativement peu connus en début de semaine et en pleines vacances de la Toussaint, était un pari risqué !

Sur scène à 22h, SWIM DEEP possèdent déjà leur fans club, y compris en France. Jeune, pour ne pas dire juvénile, celui-ci a patienté assez longtemps lorsque Austin Williams commence son tour de chant et l'attente est réelle. Namaste, le titre qui ouvre le set, remet l’euro pop des années 80 au goût du jour avec ses synthés criards qui ne sont pas sans rappeler des formations comme A-Ha (si si) et ses chœurs qui nous remémorent ces vieux 45 tours qui trustaient le Top 50 de Marc Toesca, il y a trente ans déjà !
Même si le constat paraît rude, SWIM DEEP possèdent tout le talent nécessaire pour redonner un goût nouveau à cette mayonnaise un peu jaunie que l’on pensait définitivement appartenir au passé. Il y a même un coté jouissif (nostalgique pour les quadras et créatif pour les plus jeunes) à se retrouver téléportés dans ce passé fait de nuques longues peroxydées et d’impers trop courts sur chinos portés triple revers au mollet.

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La voix très androgyne d’Austin Williams sur les sonorités « Bontempi » de Grand Affection, l’électro pop endiablé de Fueiho Boogie ou le beat très Hacienda de Manchester sur To My Brother, joué en rappel) convainquent même les nostalgeo-sceptiques. SWIM DEEP ont bien révisé leurs classiques et se les sont appropriés pour en faire des titres percutants et, parfois, aussi entrainants et séducteurs que l’étaient Everybody Wants To Rule The World de Tears For Fears ou Don’t You Want Me de The Human League à leur époque.

Mentions spéciales aux titres cousins et plus tempérés, Honey et She Changes The Weather (dont on vous conseille le vidéo clip, façon Le Grand Bleu) et leurs colorations sonores aquatiques et langoureuses, telle une ballade en ketch anglais sillonnant une mer du Nord vert de gris sous un soleil et un vent apaisants. La dream pop de SWIM DEEP a, une fois de plus, hissé haut son pavillon de courtoisie.