logo SOV

Lost Under Heaven

Paris, Boule Noire - 7 mars 2016

Live-report par Amandine

Bookmark and Share
Certains ont le sens de la théâtralité et Ellery Roberts, frontman de WU LYF, fait partie de cette catégorie. En effet, alors que la presse les encense pour leur premier (et unique) album, le jeune éphèbe décide de dissoudre le projet. Désarroi et incompréhension autour de cette annonce, mais après quelques mois d'une longue attente, E. Roberts annonce via les réseaux sociaux la naissance de LUH., duo énigmatique qui propose aujourd'hui un premier concert français à la Boule Noire à Paris.

Olaria B assure la première partie de cette soirée et autant dire que si l'on ne connaît pas grand-chose de LUH. (deux petits titres à vrai dire), on en sait encore moins sur cet artiste. Nous arrivons alors que le set est déjà bien entamé et entrons dans une salle enfumée et éparse (même si la soirée affiche complet). Nous n'avons donc aucun mal à nous faufiler au premier rang qui est d'ailleurs déserté au fur et à mesure que les minutes passent. Il s'avère qu'Olaria B, nous l'apprendrons un peu plus tard dans la soirée, est en réalité l'un des membres du groupe d'Ellery Roberts ; il propose ici une musique expérimentale déstructurée et bruitiste qui peinera à retenir notre attention.

Heureusement, nous n'aurons pas longtemps à attendre avant de passer aux choses sérieuses. Un peu à l'image de la grande époque de WU LYF, le public, de celui que l'on n'a pas l'habitude de croiser à d'autres moments dans les concerts parisiens, montre de plus en plus de signes d'impatience.
Sur un coin de la scène, on entrevoit la setlist, composée d'une dizaine de titres, ce qui laisse supposer, comme on avait pu s'en douter, que le concert ne s'éternisera pas. C'est alors qu'entrent enfin sur scène les quatre membres de LUH. (Lost Under Heaven). Si l'on pensait à un duo formé d'Ebony Hoorn et Ellery Roberts, il faut aussi compter sur un batteur et un bassiste/claviériste en la personne d'Olaria B. Dès les premières secondes, ponctuées de hurlements et d'applaudissements nourris, Ellery se frappe la poitrine avec le microphone, renouant ainsi avec l'animalité qu'on aimait tant chez lui.

Même si une voix féminine vient se greffer, on retrouve clairement l'âme de feu WU LYF, prouvant que le ténébreux chanteur tenait bel et bien le projet à bout de bras. La batterie, très présente et brute, rythme les titres les plus énervés. Ces derniers, justement, sont une belle découverte et réentendre la voix rauque qui nous avait fait chavirer est un bonheur. Malheureusement, le concert ne sera pas du tout à la hauteur de nos espérances. En effet, dès que la demoiselle prend le micro pour la première fois sur un titre calme, on peut se rendre compte qu'elle a du mal à poser sa voix et que les faussetés s'enchaînent. Ce sentiment aura dès lors du mal à nous quitter, ce qui ternira les quarante petites minutes du set. Face à la splendeur et au talent de Roberts, l'amateurisme de sa moitié éclate encore plus.

Si les titres découverts ce soir nous laissent présager un album de qualité, il est indéniable qu'Ellery Roberts, peut-être aveuglé par sa relation avec Ebony Hoorn, ne s'est pas entouré de la meilleure personne pour créer son duo. On notera également une ambiance plate et terne ; découvrir la quasi-totalité de la setlist peut certes être déconcertant mais le manque d'enthousiasme a contribué à la semi-déception. Espérons que LUH. sauront un peu plus nous convaincre lors de leur prochaine venue parisienne.