Eagulls

Dans le cadre de l'Eldorado Music Festival, Eagulls se produisent ce soir pour la seconde fois de l'année à Paris après un concert au Nouveau Casino en mai dernier, juste après la sortie de leur deuxième album.


Les Parisiens de Last Night assurent la première partie. Le groupe officie dans un punk on ne peut plus classique. Les français délivrent un set enlevé mais qui ne convainc pas totalement car leur punk-rock aussi efficace soit-il ne brille pas par son originalité. Le groupe est plus intéressant lorsqu'il mélange un son punk à des envolées plus dark comme c'est le cas sur quelques titres.

On pourrait reprocher beaucoup de choses à Eagulls : qu'ils sonnent beaucoup trop dans la mouvance The Cure / Joy Division / Cocteau Twins pour être honnêtes, que les années 80-82 sont du passé, que le revival 80's commence à devenir fatiguant mais le groupe s'avère tellement sincère dans sa démarche qu'on ne peut décemment pas les critiquer. Ils assument à fond ce qu'ils font, en atteste la projection durant toute la durée de leur concert du « Metropolis » de Fritz Lang sur le mur derrière eux (on sait combien les groupes new-wave vouaient un culte à l'expressionnisme allemand).


Eagulls démarrent le set avec l'un de leurs meilleurs titres de leur dernier album : Lemon Trees qui évoque beaucoup Killing Joke tant par sa basse surpuissante que ses arpèges de guitare. Le groupe poursuit avec trois des principales chansons de leur premier disque : Tough Luck, Yellow Eyes et Nerve Endings. Le son et la voix évoquent fortement les Cure des années 80-82, particulièrement la voix si proche de celle de Robert Smith en ces années là. Le jeu de scène de George Mitchell est lui aussi on ne peut plus new-wave de par ses poses et sa gestuelle.

Lorsque le groupe joue sur un tempo moins élevé, il est tout aussi intéressant (sur My Life In Rewind, Euphoria et Velvet). Le groupe offre un morceau inconnu de son répertoire, Scale, qui ne détonne pas au sein du reste de la setlist. Le concert se finit avec Blume, un morceau sur lequel les échos de guitare évoquent les Chameleons, suivi de Possessed, morceau racé et nerveux, tiré du premier album.


Un concert réussi et concluant de la part du groupe de Leeds qui dans le style revival new-wave se pose comme l'un des meilleurs, si ce n'est le meilleur, du genre. Leur répertoire et ce concert en sont la preuve et se veulent d'une efficacité diabolique. On regrettera juste l'absence de rappels mais Eagulls n'en sont point responsable : le groupe voulait remonter sur scène mais la salle en a décidé autrement. Dommage.