Mercredi 22 mars, nous avions rendez-vous aux Trois Baudets, salle cosy où il fait bon s'y poser pour découvrir de nouveaux artistes. Nous sommes venus voir s'y produire Charlie Cunningham ainsi que Fenne Lily en première partie, deux artistes anglo-saxons, tous deux jouant de la folk, mais de façons bien différentes.
Fenne Lily a tout juste dix-neuf ans. Elle est arrivée discrètement pour nous chanter ses morceaux. On pouvait presque sentir les fleurs colorées de l'adolescence à travers sa voix fragile et délicate. La composition musicale de ses morceaux était simple. Les accords se répétant d'un bout à l'autre de ses titres comme sur
Bud, cela nous donnait l'impression d'une musique réconfortante, celle dont on a besoin pour panser les blessures de l'âme.
Étant donné qu'elle n'a sorti à ce jour que trois titres, la plupart des chansons qu'elle nous a présentées étaient nouvelles. Elle a sollicité notre aide pour l'aider à baptiser l'un d'elles pour laquelle « n'importe quel titre serait meilleur » que celui, provisoire, qu'elle lui a donné :
New New. Malgré son jeune âge, elle n'a pas semblé intimidée. Elle avait la parole facile et a fait rire à plusieurs reprises son public en utilisant l'autodérision.
Pour clore ce set, elle nous a joué son tout premier morceau écrit lorsque elle n'avait que quinze ans,
Top To Toe. Fleur bleue peut-être un peu, mais loin de révéler un univers immature, Fenne Lily nous a touchés avec ses maux sur lesquels elle ajoute beaucoup de tendresse et ses mélodies simples. Une jolie ballade !
Pour
Charlie Cunningham, il s'agissait du premier concert de sa tournée européenne à l'occasion de la sortie de son album
Lines. Il avait déjà eu l'occasion de venir jouer dans la capitale française, notamment à l'occasion du MaMa festival. Cependant, s'il assurait jusqu'ici des premières parties, c'est la première fois qu'il était annoncé en tant que tête d'affiche. Une émotion qu'il a partagée avec une certaine pudeur tout au long de ce concert. Il s'émanait de lui une joie timide, cherchant presque à contenir l'élan solaire qui se dégageait de lui.

Si on pouvait facilement se laisser attendrir par ce grand garçon, il n'a pas fallu plus d'un morceau pour qu'il parvienne à conquérir l'ensemble de la salle avec
Telling It Wrong. La fluidité avec laquelle il jouait de la guitare était impressionnante, utilisant des techniques de flamenco dont il avait la maîtrise parfaite. Contrairement à la guitare de Fenne Lily qui venait accompagner ses textes, la guitare de Charlie Cunningham prenait une place centrale durant ce concert, comme si tout évoluait autour d'elle. Frappant la caisse de son instrument sur certains de ses titres, il apportait également une dimension rythmique à son jeu. Tout autour de lui, s'articulaient les autres instruments, la batterie à la composition réduite et les arrangements électroniques. Son instrument apportait à ses titres la dynamique et la mélodie, alors que sa voix ample et puissante y ajoutait toute l'émotion.
Pour
How Much, il a quitté sa guitare pour prendre place au piano. Il s'est installé face aux touches noires et blanches, pas vraiment en confiance. Un joli morceau qui a ponctué le concert par une dimension beaucoup plus mélancolique que le reste de ses titres. On a pu ressentir son soulagement de retrouver son instrument de prédilection. Il avait le sourire large lorsqu'il s'est rassis avec sa guitare sèche sur les genoux, tandis que nous, nous retrouvions avec bonheur la chaleur de ce qui fait indéniablement tout le charme de son univers.
Après une heure de concert, Charlie Cunningham nous a réservé une petite surprise en rappel. Il a joué les quatre morceaux de son EP en solo, en commençant par
Light Off et terminant sur
Plans. Un artiste généreux et talentueux face auquel on ne s'est pas ennuyé une seule seconde. Un véritable plaisir !