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Pumarosa

Paris, Le Pop-Up du Label - 22 avril 2017

Live-report par Albane Chauvac Liao

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A l'entrée du Pop-Up du Label, le guitariste Neville James nous lance un charme, salutations made in UK. Juste le temps de se faire tamponner la mascotte, sorte de grizzly bear bienveillant, et les spots nous éblouissent déjà, transformant le public en audience vampirique. On notera l'absence de Henry Brown à la basse, remplacé par une jeune rockeuse pêchue. « Soft rock for now », annonce la leading lady Isabel. Son magnifique falzar, impression plastique rouge luisant et ses positions de créature possédée, nous laissent scotchés, sans même rien avoir bu ou avalé. L'éclairage transforme son visage en demie lune, à moitié révélé.

Dès les premières notes de Dragonfly, dans le public, une petite fille est en lévitation sur les épaules de son père (« Slide out of your skin and let me in »). Voix profonde et rauque, instants groovy. Au son prononcé de la batterie, on s'aperçoit que Pumarosa ne sont pas british pour rien, fidèles au bon goût, ils se sont accordés jusque dans les vêtements, la chemise du batteur et le pantalon de la chanteuse sont réunis dans le sang. Rouge possession. Voici venue l'heure de la procession. Oh, un beat Nirvana/New Order ? En observant Isabel, on la verrait bien flâner de tout son corps sur une vaste scène, le Pop-Up du Label semble s'agrandir sous ses grands gestes. Tomoya Suzuki, grand maître claviers / samples / saxophone, a de bonnes joues et un potentiel à couper le souffle. Sur scène, chacun son trip. Sur Honey, une sensualité limite bestiale s'empare de nos pensées. Déshabille-toi, enlève moi tout ça (« God gave us honey yeah »). On met l'accent sur « Stupid son of a bitch ». Ce soir, une belle définition de « jouir » en anglais. Pause, Isabel lève son verre, généreusement rempli d'un vin rouge sang, et sur ces mots, « Good luck tomorrow », sourit. Complicité appréciée en cette veille du premier tour des présidentielles.

Sur The Witch, nos regards se croisent avec Nicholas Owen, l'homme qui frappe la batterie. « Me regarde-t-il ou bien simplement... en lui-même ? » (« It's not human nature it's what they made you of »). Résonance voodoo sur « Gonna build a fire ». Les yeux du public sont fixés sur Isabel. Écho orientaliste à la Only Lovers Left Alive de Jarmusch. Tremblements collectifs. Les cheveux deviennent gras, les corps collants. La lumière éblouit tellement qu'elle retire toute imperfection a notre peau. Nous sommes des anges tout lisses.

Vient par la suite la belle Priestess et ses paroles qui claquent (« Put your money where your mouth is »). Ovation. Salle plongée dans le noir. « Paris, it's saturday night ! », Isabel nous entraîne. Dans le public, un mec applaudit à coup de fessées sensuelles sur le derrière de sa bien-aimée. 22H12: « Thank you very much ». One more ! On finit avec le sourire sur My Gruesome Loving Friend. Chaleur humaine et cheveux au vent.
setlist
    Dragonfly
    Cecile
    Honey
    Lions Den
    The Witch
    Hatched and Cross Hatched
    Red
    Priestess
    Snake
    My Gruesome Loving Friend
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