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Pumarosa
Foals

Lyon, Nuits de Fourvière - 28 juin 2017

Live-report par Jean-Baptiste Bourgeois

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Il est à peu près 19h30 et c'est sous un ciel menaçant que débute cette soirée du 28 juin 100% britannique. Les premiers spectateurs pénètrent alors sur le site gallo-romain et zigzaguent entre les flaques, stigmates de la tempête qui s'est abattue sur la ville environ une heure avant. Les gradins et la fosse de l'amphithéâtre encore humides, certains visages paraissent crispés. Et c'est compréhensible, puisque la veille le spectacle de Chants des Marins Kabyles a dû être annulé à cause des intempéries. La peur que ce scénario se renouvelle est palpable : quelques prévoyants déjà équipés de leur poncho transparent lèvent sans-arrêt les yeux au ciel pour regarder l'évolution du phénomène (ou peut-être est-ce pour prier le dieu du rock et sa clémence).

C'est dans cette atmosphère tendue que prennent place vers 21h les londoniens de Pumarosa. Tout de suite dans son élément avec ce temps nuageux, le quintet emmené par l'hypnotisante Isabel Munoz-Newsome démarre avec quelques riffs bien énergiques, histoire de réchauffer la foule et de faire fuir cette satanée pluie qui menace. Baskets blanches et vêtue d'une longue robe argentée, la chanteuse tout droit sortie du Cinquième Elément et son groupe enchaînent par la suite quelques ballades sensuelles et psychédéliques comme Priestess, également tirée de leur premier album The Witch fraîchement sorti en mai dernier.
Durant une demi-heure, ils chauffent parfaitement la place pour leurs compatriotes d'Oxford : pendant l'un des derniers couplets le public a même le droit à une petite danse chamanique – presque sensuelle – qui semble avoir eu son petit effet, puisque le ciel ombrageux peu à peu s'estompe. Un dernier morceau salué par les applaudissements des spectateurs plutôt conquis, les londoniens saluent le public alors que la nuit commence tout doucement à tomber sur le théâtre antique.

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Pendant que les techniciens font les derniers réglages, certains profitent de ce break pour se ravitailler en bières ou en gaufres débordantes de pâte-à-tartiner. Les gradins finissent de se remplir et les sourires crispés disparaissent. Le dieu du rock semble être de bonne humeur ce soir finalement. La fosse monte en pression sentant que l'attente est sur le point de se terminer et les premiers cris enthousiastes de la foule commencent à monter dans les gradins. Soudain les projecteurs s'éteignent laissant un instant le lieu entier dans la pénombre. Il est un peu plus de 22h, le leader Yannis Philippakis du groupe Foals s'avance seul sur scène tête baissée, guitare à la main et un projecteur braqué sur lui. Les premières notes de Mountain At My Gates résonnent et le chanteur est alors rejoint par toute sa petite bande. Le théâtre s'embrase. De retour après quelques mois d'absence, les types n'ont pas du tout l'air rouillés et ils enchaînent directement sur l'incontournable My Number, issu du bien nommé Holy Fire sorti en 2013. Emmené par la puissante batterie d'un Jack Bevan déjà en grande forme en ce début de concert, les anglo-saxons provoquent déjà quelques mouvements de foule en direction de la fosse. Le clavier qui résonne, la complicité entre Jack et Walter (à la basse), tous les ingrédients sont là. Y a pas à tortiller, l'ouverture est plus que réussie. En deux morceaux, les poulains (traduction de Foals) se saisissent de tout l'enthousiasme ambiant et le renvoient à bout portant à la figure des spectateurs présents ce soir. Deux gorgées de bière plus tard et un petit « santé » qui n'en finit pas de séduire un auditoire déjà sous le charme, le très pop Olympic Airways des débuts continue de ravir les fans de la première heure qui entonnent le refrain. Pendant près d'une heure et demie c'est une setlist maitrisée et mélangeant judicieusement des titres de leurs quatre albums, qui sera offerte au public lyonnais : Spanish Sahara répand des frissons dans un Fourvière bercé par la voix du charismatique chanteur. La ballade de l'album Total Life Forever et ses premières notes de piano cristallisent les émotions dans ce cadre magnifique. C'est vrai que le groupe venu d'Oxford est très fort quand il s'agit de faire voyager des gens, le titre est d'ailleurs chaleureusement applaudi par un public conscient d'avoir vécu un moment unique.

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Alors que le théâtre se remet encore doucement de ce qu'il vient de se prendre de plein fouet, les boules à facettes font leur entrée. Attendez, attendez. On ne m'avait pas prévenu que c'était soirée disco ?! Des éclats scintillent dans toute la fosse sur fond de lumière violette tamisée, le tout illuminant des visages impatients de voir ce qui va leur être réservé. Rien à voir avec les pantalons pattes d'eph' et les chemises satinées puisque Red Socks Pugie retentit, ce qui n'est pas pour déplaire au public qui saute bras levés et extasié devant un jeu de jambes plutôt léché de Yannis Philippakis. Une mise en bouche avant un Inhaler explosif, qui marquera le retour en grande pompe des riffs fracassants et énervés. L'énergie brute qui vous met les poils. Et c'est peu dire : au moment du refrain, c'est toute une fosse hystérique et déformée par les va-et-vient des pogos, qui est aspirée vers le devant de la scène. Certains portés par des dizaines de bras sont propulsés vers l'avant avant d'être extirpés et « remerciés » très gentiment par les vigiles au poste de garde devant la scène. La foule pas encore rassasiée en redemande, et les petits gars d'Oxford reviennent pour un rappel avec deux titres dont le fameux What Went Down issu de l'album du même nom pour un final en apothéose. Il est désormais 23h30 et ça ne s'arrête pas de danser dans les gradins comme pour fêter et remercier un dieu du rock qui a balayé les cumulus et qui a offert une nuit inoubliable à ses adeptes.

Premier d'une longue série estivale de concerts dans toute l'Europe cet été, la soirée marque également le retour réussi du groupe sur le devant scène après quelques mois silencieux. Toujours en attente d'un nouvel album, les fans peuvent être rassurés comme l'illustre parfaitement la photo et son titre postés le lendemain sur le site des anglo-saxons : ils sont « Back in the game ».
setlist
    PUMAROSA
    Non disponible

    FOALS Mountain At My Gates
    Snake Oil
    Olympic Airways
    My Number
    Night Swimmers
    Play Video
    Black Gold
    Spanish Sahara
    Albatross
    Late Night
    Red Socks Pugie
    Heavy Water
    A Knife In The Ocean
    Electric Bloom
    Inhaler
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    What Went Down
    Two Steps, Twice
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