Le Point Éphémère se réveille pianissimo ce mercredi 17 janvier.
Dead Sea ouvrent la soirée sur un électro planant. Les quatre Français ont placé deux grands panneaux derrière eux sur lesquels clignotent des néons blancs au rythme des basses. Le public sort de sa torpeur et entre peu à peu dans l'ambiance du groupe. Inspirés par le shoegaze, Dead Sea balancent un son froid, aérien, et enchaînent les longs titres contemplatifs. L'écoute est agréable, les flashs donnent un aspect très graphique mais la communion avec le public n'est pas à son maximum lorsque Dead Sea doivent quitter la scène et laisser place à Pumarosa.

Magnétique. Isabel Munoz-Newsome, l'intrigante chanteuse de
Pumarosa, attire les regards instantanément. Dans une longue robe verte évasée, elle clame ses paroles comme des incantations. Et le public, envoûté, ne peut la quitter des yeux. Pumarosa ouvrent le bal avec
Dragonfly, un titre à l'image de leur premier album,
The Witch : délicat et mystique. Avec de grosses reverb sur la voix et les guitares, des boucle rythmiques entêtantes, le groupe installe son univers. Isabel tape les cordes de sa guitare électrique avec une mailloche de percussion. Le deuxième titre,
Honey, est plus pêchu, plus rock. On aime entendre claquer les paroles « you stupid son of a bitch » dans la bouche de la grande chanteuse filiforme aux cheveux blonds ondulés qui dégringolent en cascade.
Plus le concert avance, plus Pumarosa se déploient. Isabel, elle, déploie ses longs bras, et danse avec un mélange de grâce et de frénésie sur la fin de chaque titre, comme emportée dans une folle transe. Le groupe fait appel à quelques sonorités de saxophone, la couleur et le son cuivré apportent une touche singulière (
Cecile). Quand les cinq musiciens interprètent
The Witch, le concert prend tout son relief. Les accord de septième installent un univers chimérique et Isabel pose sa voix dans les aigus sur un rock quasi théâtral. Elle grimace, gesticule, vite sa musique à fond. Elle est comme transformée, partie dans un autre monde. Sensuelle et fiévreuse, elle ondule son corps, écarte les bras, tourne sur elle-même, s'accroupit et se relève. Pumarosa offrent un moment suspendu au public du Point Éphémère. Le résultat est très beau.

Parfois, le piano nous fait penser à Radiohead (
Lion's Den). Mais la chanson se transfigure peu à peu jusqu'à une forte saturation de tous les instruments et un beau déchaînement final. Isabel frotte ses cordes électriques avec une baguette de batterie ; le bassiste sous sa capuche et le guitariste sous une casquette hochent la tête en parfaite synchronisation. Coup de coeur pour
Red, morceau construit sur un riff funk finissant en apothéose et Priestess, qui fait bouger toute la salle. Après le rappel, avec
Hothouse et
My Gruesome Living Friend, deux titres étrangement plus classiques et britpop, Pumarosa lèvent les voiles.
Le groupe laisse derrière lui un halo mystique et merveilleux.