Pumarosa

Qu'on le veuille ou non, la fin d'année frappe à la porte pour prendre ses quartiers, mais consciente qu'on ne lui ouvrirait pas sans ronchonner, elle s'est mis en tête de nous gâter. Ici et là, la grande dame nous offre donc des retours en forme et de nouvelles têtes bien faites, et parmi ces dernières, il y a les géniaux Pumarosa.


Oui, géniaux. Et sur ce premier EP, tout commence avec un titre dont on se méfie comme de l'eau qui dort, ceci car les premières secondes fleurent bon le tremplin de saut à ski. On ne s'était pas trompé : Priestess joue la montre, livrant d'abord un écrin fait d'accords mystiques et de discrètes lignes de basse, et duquel émanent des incantations rappelant celles proclamées chez Savages, pour mieux bâtir, minute après minute, la route vers un final électro-rock dansant, tout en cuivres et guitares mutines. Jamais maussade, l'EP se poursuit par un morceau au refrain profondément mélancolique, mais incapable de faire le poids face à l'énergie crasse déployée par ailleurs, en particulier par une Isabel Muñoz-Newsome à la voix aussi puissante que lumineuse. Résultat, à sa (belle) manière et en bien des points, Honey nous rappelle toutes ces charges rock FM signées dans les années 90 par nos voisins d'Outre-Atlantique.

Troisième et dernier titre de cet EP si l'ont omet la version non-définitive de Sinking Heart (on attendra la mouture finale pour en parler), Cecile renoue avec les éléments dance déjà entrevus sur Priestess pour mieux nous inviter à bouger nos chairs et nos os. Fleurant bon l'œuvre de New Order, le petit dernier donne une nouvelle fois l'occasion à Isabel Muñoz-Newsome de briller, la dame séduisant son monde à coup de vocalises malicieuses, haut perchées et vecteurs de gargouillis qui tiennent parfois moins des mots que de l'onomatopée.

Au bout du bout, Pumarosa livrent des morceaux aussi solides qu'émoustillants, et qui partagent ce goût du final tout en fanfare. En un EP, le groupe marque les esprits et prouve qu'un disque peut se doter d'une véritable colonne vertébrale, sans pour autant que toutes ses vertèbres se ressemblent. On attend la suite avec une impatience à peine voilée, voire pas voilée du tout.