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Everything Everything

Paris, Maroquinerie - 21 septembre 2017

Live-report par Charlotte Prince

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Deux ans après leur passage au Trabendo, le quatuor mancunien investissait cette semaine la petite Maroquinerie à Paris pour présenter son nouvel album A Fever Dream.

Il est tout juste 21h quand ils montent sur scène, devant une salle quasi complète et déjà conquise à la vue des applaudissements nourris qui les accueillent. Venus défendre leur tout nouvel opus, c'est avec l'excellent Night Of The Long Knives qu'Everything Everything lancent les hostilités. Si la chanson est déjà l'ouverture parfaite sur leur album, en live elle l'est également. Basse profonde et synthé aux notes acérées retentissent avant que Jonathan Higgs ne fasse démonstration de sa puissance vocale. Les « shame about your neighbourhood » sont de suite repris par le public, on sent que les fans sont venus en nombre ce soir. Les refrains sont scandés avec envie, ce qui donne de suite le sourire au groupe qui se sent pleinement à sa place sur la petite scène parisienne.

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Everything Everything se lancent ensuite dans une salve de single issus de leurs quatre albums. On y retrouve ce qui serait presque leur marque de fabrique : des choeurs harmonieux qui complètent à merveille la voix de Jonathan. Voix parfaitement maitrisée ce soir là, la facilité avec laquelle le chanteur monte dans les aigus a toujours de quoi rassurer les plus sceptiques. Le public communie avec le groupe, scande les paroles de Desire ou encore Cough Cough avec rage, applaudissant avec ferveur entre chaque chanson et poussant des cris de ravissements dès les premières notes de Get To Heaven et Regret.
Le quatuor enchaine sur deux titres de A Fever Dream, titres qui mélangent bien les genres. Oscillant entre dark pop pendant les couplets et rock incisif sur les refrains, Run The Numbers et Big Game montrent aussi la maturité qu'a pu engranger le groupe sur ces dix années d'existence. Travaillant avec précision sur la musique et délivrant des paroles encore plus sombres, la formation excelle dans un univers qui leur réussit pleinement.

La surprise sera le retour de Choice Mountain dans la setlist. Pour ce titre phare sur Arc, les mélodies nous plongent droit dans des profondeurs abyssales et nous donneraient presque envie d'adopter la position fœtale et de se laisser bercer inlassablement de la douce voix de Jonathan. Ce même Jonathan prend ensuite place derrière son piano pour entamer le sublime et subtile A Fever Dream. Subtilité qui sera de courte durée avant qu'il ne parte dans une transe qui sera aussitôt partagée par une audience plus que conquise. Pas le temps de reprendre son souffle, les beats percutants de Kemosabe prennent place tandis que la foule tombe dans une jubilation extrême et arrive même à remplacer le chanteur le temps de quelques paroles oubliées sur le second couplet. Les « Yes » et « No » qui ponctuent la chanson sont chantés avec une telle conviction par les fans que l'on pourrait presque croire qu'ils sont eux mêmes partie intégrante du quatuor mancunien. La liesse se poursuit avec Don't Try, le groupe frappant là encore fort avec un immanquable single de Arc. On soupire de ravissement devant la batterie de Mike et le synthé de Peter qui amènent à l'ensemble une cohérence hautement appréciable.

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Les titres s'enchainent à vitesse folle et le groupe nous livre ensuite deux singles provenant de leur troisième album. Le public n'en demandait pas tant et là aussi reprend avec plaisir et en choeur les paroles de Spring Sun Winter Dread et No Reptiles. Cette dernière est assurément une des meilleures chansons que le groupe ait pu écrire, tant musicalement que par l'écriture. L'intro à la batterie donne toute son ampleur au morceau et la facilité déconcertante avec laquelle le chanteur délivre les paroles des couplets a de quoi ravir les quelques auditeurs qui jusque là étaient restés un peu timides. L'harmonie entre la formation et la foule semble à elle seule arrêter le temps pendant ces quelques minutes. On savoure pleinement et l'on voudrait que ça dure mais l'heure du rappel arrive déjà.

Everything Everything ne font jamais dans la demie mesure et ont choisi les trois titres les plus dansants pour clore ce set intime. Can't Do qui rappelle ce que le groupe a pu proposer sur son précédent album retentit et le groupe donne le surplus d'énergie qui lui reste. La Maroquinerie entière se lance dans une danse effrénée qui ne s'arrêtera pas à la fin de la chanson puisque la dance de Distant Past donne suite juste derrière. Le public, lui, donne le peu de voix qui lui reste et se délecte de hurler à pleins poumons le refrain. Pour clore le concert, le quatuor va jouer LE titre le plus dansant de son récent disque, à savoir Ivory Tower. Encore une chose qu'ils savent parfaitement faire : allier musique prenante et entrainante avec des paroles plutôt très dark. Dans un ultime élan d'énergie, le groupe comme le public donnent tout ce qu'ils ont et c'est sous un tonnerre d'applaudissements que les quatre musiciens quittent la scène, visiblement surpris d'avoir eu droit à un tel accueil.

Voilà dix ans que Everything Everything existent, et ce soir ils ont assurément montré qu'ils sont toujours bel et bien là, avec une maturité certaine et une évolution parfaitement maitrisée au fil des différents albums. On leur souhaite de poursuivre l'aventure pour dix années supplémentaires, si ce n'est plus.
setlist
    NIGHT OF THE LONG KNIVES
    DESIRE
    COUGH COUGH
    MY KZ UR BF
    GET TO HEAVEN
    REGRET
    RUN THE NUMBERS
    BIG GAME
    CHOICE MOUNTAIN
    A FEVER DREAM
    KEMOSABE
    DON'T TRY
    SPRING SUN WINTER DREAD
    NO REPTILES
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    CAN'T DO
    DISTANT PAST
    IVORY TOWER
photos du concert
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