Nick Mulvey

En ce 30 octobre, le Trabendo à Paris est bien rempli pour le concert de Nick Mulvey. En ouverture, Walker Evans assure parfaitement le job avec un set blues qui aurait mérité d'être plus long. Une excellente entrée en matière en tout cas et un artiste parfait en chauffeur de salle ce qui est l'apanage des bonnes premières parties.

Auteur d'un excellent second album paru récemment, Wake Up Now, Nick Mulvey délivre un set excellent de bout en bout. Rien d'étonnant de la part d'un musicien aussi talentueux et qui, dès son premier album, avait été nominé pour le prestigieux Mercury Prize. Le set est parfaitement équilibré entre titres du premier et second album, avec en bonus un inédit, Doing Is Done.
Le concert débute par deux titres du nouveau disque, Remembering et Unconditional qui pose Nick Mulvey comme l'un des plus intéressants et talentueux musiciens world de la planète. On sent que l'artiste a tout compris et intégré de la musique africaine en l'incorporant de la plus belle des façons qui soit à son style propre. La musique jouée avec son groupe est superbe mais lorsque Nick Mulvey se retrouve seul à la guitare comme sur We Are Never Apart et Imogen, le résultat est encore plus beau avec une réelle intensité et une émotion propre aux plus grands de la folk music.

Cucurucu, tiré du premier album et qui a connu un grand succès public, fait se lever la salle avant que The Trelis dépouillé à souhait offre toute l'étendue du talent de guitariste de Nick Mulvey. When The Body Is Gone, l'un des plus beaux titres du dernier album, revient à cette folk épurée jusqu'à l'os avec la splendide voix de Nick Mulvey qui se pose avec délicatesse sur ces accords de guitare.
Avec Myela, Nick Mulvey renoue avec la tradition du folk singer engagé pour qui la musique n'est pas tout si elle n'est pas porteuse d'un message de changement de société ou du moins d'espoir. Le titre parle de la crise des migrants et de la solidarité nécessaire envers eux. Musicalement, le morceau est superbe avec une fois encore toute la beauté de la musique africaine traditionnelle alliant rythme envoûtant et répétitif, ce qui prend aux tripes. Nick Mulvey tire sa révérence sur Fever To The Form avant de revenir pour un rappel de trois titres.

Infinite Trees, ballade poignante et intense, est jouée avec tant d'émotion que cela fait chavirer la salle, Transform Your Game (We Remain) renoue avec la beauté des rythmes africains qui fait tout le charme du dernier album du britannique avant que Mountain To Move et ces « wake up now » psalmodiés n'achèvent en beauté cette soirée on ne peut plus réussie.