Sept ans tout juste après leur dernière représentation parisienne dans le cadre de la tournée
Escape To Plastic Beach Tour, Gorillaz sont revenus ces 24 et 25 novembre pour deux dates complètes au Zénith. On aura eu droit à plus d'une heure et demi d'un show carré mais euphorique, réussi autant musicalement que visuellement via l'écran géant au-dessus de la scène diffusant les vidéo clips animés par Jamie Hewlett pendant que le groupe interprétait les chansons.

Après une première partie de trente minutes portée par la rappeuse britannique Little Simz, Gorillaz débarquent sur la scène du Zénith, débutant les hostilités avec rien de moins que
M1 A1, dernière plage de leur mythique
debut album. Une bien belle entrée en matière pour poser le ton, suivie très rapidement par
Last Living Souls et
Rhinestone Eyes.
Damon Albarn se montre durant tout le concert d'un dynamisme sans pareil, toujours souriant et habitant la grande scène de la salle parisienne sans se fatiguer, la parcourant de part en part et interagissant sans cesse avec ses musiciens et invités. Mais il peut aussi se montrer plus posé, affirmant ses talents vocaux sur les somptueux
Tomorrow Comes Today, Every Planet We Reach Is Dead et
On Melancholy Hill.

Entre temps, le sautillant
19-2000 aura bien fait danser le Zénith avant que l'enchaînement hypnotique
El Mañana / Dirty Harry provoque les clameurs de l'audience.
Demon Days aura été l'album le plus représenté dans la setlist du groupe anglais, suivi de près par le petit dernier
Humanz. On a ainsi droit à plusieurs compositions de ce dernier en milieu de set, apportant un bon coup de mou durant cette soirée, où le hip-hop prend alors le pas sur le reste. Il aurait probablement été plus sage de diluer celles-ci tout au long du show plutôt que garder le meilleur pour le début et la fin.
Mais, pour pallier à cette baisse de rythme, Damon Albarn invite donc bon nombre de guests à le rejoindre sur scène, dont Peven Everett sur le R&B disco fade de
Strobelite ou encore la londonienne Little Simz qui revient sur scène pour interpréter
Garage Palace. Fort heureusement, le groupe frappe enfin un grand coup avec leur court brûlot frénétique
Punk et ses clappements de mains repris à l'unisson dans l'assistance.

S'ensuivent sans interruption
Stylo puis l'entraînant
Feel Good Inc. avec la présence de De La Soul, avant de terminer le set sur
We Got The Power accompagné de Camille Berthomier, AKA Jehnny Beth, chanteuse de Savages : pas le meilleur morceau de
Humanz mais un message positif qui offre une belle conclusion... avant de repartir de plus belle avec un rappel plus que généreux, à commencer par la b-side
Hong Kong qui offre une pause bienvenue dans un concert assez dense et effréné.
On retourne une dernière fois du côté de
Humanz le temps de
Saturnz Barz qui voit arriver le tout dernier invité Popcaan, avant de conclure sur les classiques
Kids With Guns et
Clint Eastwood, hélas sans invités mais repris toutefois en chœur par la foule. Le diptyque
Don't Get Lost In Heaven /
Demon Days offre ensuite un final de toute beauté, porté par la chorale gospel et tous les musiciens présents sur scène.
Comme on pouvait s'y attendre, Damon Albarn et son groupe ont donc su proposer un spectacle saisissant, généreux en terme de compositions, puisant aussi bien dans les vieilleries de génie que les nouveautés tirées de
Humanz, et qui aura su créer la surprise avec une belle brochette d'artistes venus spécialement pour l'occasion. Un grand moment à côté duquel aucun fan de Gorillaz n'aura pu passer à en croire les places écoulées en une poignée de minutes, et qui devrait rester en mémoire bien longtemps – avant de voir le groupe anglais de nouveau en live, espérons-le dans moins de sept ans cette fois-ci !