Stereophonics

C'est à l'occasion de leurs vingt ans de carrière et la sortie de leur dixième album Scream Above The Sounds, le 27 octobre dernier, que les gallois de Stereophonics ont organisé une tournée européenne dont une date annoncée en France a provoqué de grands émois. Il y a effectivement du mouvement ce vendredi soir à l'Olympia, on remarque d'emblée que l'événement est très attendu alors que quelques personnes quémandent encore des places devant l'entrée de la salle à trente minutes du début des concerts.


C'est Alex Francis qui se charge de chauffer le public. Il nous offre une performance plutôt sympathique, accompagné de ses quatre musiciens. On découvre une musique au style plutôt éclectique, passant de ce qui ressemble à la soul, au folk jusqu'à un rock un peu plus grésillant. L'auteur de All I've Got n'hésite pas à appeler le public à l'accompagner au chant, ce qui ne manque pas d'animer la salle. Alex Francis aura rempli son rôle de première partie efficacement.

La salle est déjà bien remplie quand il termine son set. On sent que le public, majoritairement d'âge mûr, est constitué de fans invétérés, et on comprend vite qu'on aura du mal à s'ennuyer en leur compagnie. C'est après un entracte d'une bonne quarantaine de minutes (qui avait été annoncée de moitié moins) que les Stereophonics entrent enfin sur scène. Ils commencent fort avec Chances Are. Le travail scénographique repose sur un écran géant en fond de scène devant lequel le batteur se retrouve surélevé par une estrade, surplombant la scène. Les animations seront tout le long du concert des plus américanisées, partant en premier lieu sur l'univers des bikers, ce qui ne manque pas de mettre le feu à la salle.


Les moments les plus forts du concert arrivent très rapidement, alors que le très connu titre C'est la Vie allume la salle encore bouillante d'enthousiasme. Instant émotion à la suite avec I Wanna Get Lost With You dont le public entonne la mélodie en chœur ; l'atmosphère jusqu'ici électrique deviendrait quasiment poétique.
Le chanteur annonce que le groupe essaiera de couvrir le plus gros des titres des dix albums de leur discographie, ce qui ne manquera pas d'occasionner quelques moments de lassitude, si bien qu'on trouverait parfois le temps long. Si les membres du groupe sont d'excellents performeurs musicaux, ils ne sont pas très causants, faisant se succéder les titres à la chaine, ce qui satisfera cependant les fans de longue date.

Néanmoins le concert ne se déroulera pas sans élans de véhémence, comme l'ont suscité des titres comme Superman, Maybe Tomorrow ou Graffiti On The Train accueillis tels de bons pleins de carburant, certaines personnes dans le public hurlant presque les paroles à la mort, criant par-dessus les sons (sans mauvais jeu de mots). L'euphorie refait surface lorsque arrive le moment du rappel. C'est avec un contentement général que la mélodie de Mr and Mrs Smith est lancée sur un décor de Motel, nous emportant tout droit pour un roadtrip sur les routes américaines. Dakota clôture le show dans l'euphorie générale.


Les acclamations offertes au groupe sont digne du spectacle grandiose dont les Stereophonics nous ont fait profiter. On se lève jusqu'au balcon, les applaudissements fusent de toute part. Le chanteur s'amuse à provoquer quelques « hourra » en levant les bras avant de partir pour de bon.

Si le show s'est quelque peu éternisé en ne nous proposant pas moins de 24 titres en près de 2h, il aura eu le mérite d'être efficace malgré quelques flottements vite rattrapés. Mission accomplie.