The Charlatans en ont sous le capot. Vingt-huit ans après leur premier disque
Some Friendly, ils sont toujours là et plutôt en forme. A l'occasion de la sortie de leur treizième album (rien que ça !)
Different Days, ils sont venus à la Maroquinerie ce vendredi 16 février, date unique en France. La salle, pleine à craquer, transpire déjà alors que le show n'a pas encore commencé. Les vingtenaires sont peu nombreux dans la salle, ce sont les fans de la première heure qui occupent la place. Si le groupe reste assez confidentiel dans l'hexagone, ils sont bien connus en Angleterre, rien d'étonnant donc à ce que les Anglais soient nombreux à faire partie du public ce soir.

Tim Burgess, afin de saluer son public, nous prend en photo alors que démarre le titre
Not Forgotten, extrait de leur nouvel album, comme si les Charlatans avaient décidé d'ancrer les souvenirs avant même qu'ils ne commencent. Amusant ! Comme le clap du réalisateur, c'est une façon pour eux de nous dire : ça se passe maintenant, alors allons-y, profitons. « I see it now, My friend » chante-t-il.
Dès les premières notes de
Weirdo, troisième titre de la setlist, le public acclame les artistes, puis vient
One Another qui endiable les premiers rangs de la Maroquinerie (pogo entre quadra et quinqua, voilà qui vaut le coup d'oeil !). L'ambiance festive retombe progressivement avec
Different Days et
Hey Sunrise, morceaux plus calmes et davantage centrés sur le texte, issus de leur nouvel album. Leurs précédents titres sont davantage punchy et se prêtent bien à la scène comme
North Country Boy ou
Let The Good Times Be Never Ending.
Ce qui fait la touche des Charlatans, c'est l'orgue Hammond joué par Tony Rogers dont on apprécie le son caractéristique au milieu d'autres instruments plus classiques comme la basse et la guitare. Un sentiment de linéarité se fait parfois sentir avec la voix de Tim Burgess. La recette est là (britpop en veux-tu en voilà), ça fonctionne pas mal, mais parfois on a l'impression que ça manque de contraste. S'ils proposent quelques titres intéressants, qu'on se laisse prendre à leur jeu, de notre côté, ils ne nous transcendent pas non plus.

Tim Burgess est la figure de proue du groupe. Alors que les musiciens font leur job sans faire de vagues, le chanteur vient créer la cohésion entre eux et le public. Il reste peu en place, est plus souvent penché au-dessus de la fosse que derrière son pied de micro. Sa coupe au bol vient masquer la moitié de son visage, ne laissant apparaître que son large sourire. Il joue le jeu des caméras, échange des poignées de mains avec le premier rang... Les retrouvailles sont joyeuses et sincères, si bien qu'il ne chante pas seulement pour le public, mais avec lui.
The Charlatans clôturent ce set sur
Sproston Green issu de leur tout premier album, étirant l'introduction instrumentale qui monte crescendo pour atteindre son point culminant quand commence à chanter Tim Burgess. Loin d'être des charlatans, ils se montrent généreux avec leur public qui repart ravit. Ils savent comment nous faire passer un bon moment.