These New Puritans

En première partie de These New Puritans au Petit Bain, on découvre la taiwanaise Scintii que les anglais ont invité à chanter sur plusieurs titres de leur dernier album.

Seule sur scène avec juste un clavier posé devant elle, la jeune femme délivre une musique électronique assez envoûtante. Sa voix se révèle délicate avec des tonalités subtiles. Les morceaux créent une atmosphère de torpeur assez fascinante. Une artiste que l'on ne connaissait pas et que l'on a plaisir à découvrir.

Avant que le set de These New Puritans ne débute, les anglais diffusent sur la console du David Bowie dernière période, ce qui n'étonne guère par rapport à leur propre univers musical. Le concert débute par A-R-P, un titre du dernier album sur lequel les roulements de tambour répétitifs créent une transe quasi africaine. On est de suite pris par la beauté musicale qui se dégage de l'ensemble.
Le groupe enchaîne par Infinity Vibraphones, le titre d'ouverture du dernier album. Un morceau magnifique qui prend toute sa dimension sur scène. Infinity s'étire sur de longues minutes avec des boucles répétitives du meilleur effet.

Anti-Gravity sonne très rock avec des guitares incisives alors que Inside The Rose développe une langueur au charme infini. Si sur album, la musique de These New Puritans est très contemplative, live elle s'avère bien plus organique. On est, comme sur leurs disques, baigné dans une atmosphère langoureuse mais d'une autre manière. En studio, la musique des anglais parle au cerveau, sur scène aux tripes. Into The Fire, autre merveille de leur dernier album, maintient l'intensité crée depuis le début du concert. On sent un public complètement sous le charme, en osmose mentale avec le groupe.
These New Puritans jouent ensuite deux titres tirés de Hidden. Un long et hypnotique We want War sur lequel les percussions se font une nouvelle fois tribales. Le titre s'étire sur de longues, longues minutes créant quasiment une sorte d'hypnose chez l'auditeur. Et un Fire Power très rock mais tout aussi hypnotique. Organ Eternal, de leur album précédent Field Of Reeds, atteint les sommets avec son électronique racée et classieuse.

Le groupe achève son set par trois titres récents, le très bon Beyond Black Suns qui les voit inviter Scintii à les rejoindre sur scène, la ballade romantique Where The Trees Are On Fire qui atteint là encore des sommets émotionnels, et Six qui conclue tout aussi superbement l'album que le concert du soir. On est triste de voir le groupe quitter si vite la scène mais il revient pour un court rappel de deux morceaux : En Papier, seul titre de leur premier album joué ce soir, qui montre le groupe sur son versant post-punk avant de terminer par un Attack Music là encore très hypnotique qui rappelle fortement le Bowie de Lodger.

Un concert magnifique de bout en bout pour l'un des groupes les plus intéressants de la scène actuelle.