Un peu plus d'un an après leur concert au Supersonic et quelques mois après la sortie de leur deuxième album
Life After, les londoniens de Palace réinvestissent la capitale pour délivrer un set rempli d'effluves poétiques et de balades intemporelles.
Alors que l'affiche semblait prometteuse, l'on apprend peu avant l'ouverture des portes que la première partie,
MarthaGunn, ne pourra assurer son set, les membres étant malades. C'est aux alentours des 21h15 et devant un public semble-t-il déjà acquis à leur cause que le trio anglais
Palace monte ainsi sur scène. C'est donc Harry Deacon (Razorlight) qui fait office de bassiste sur la tournée européenne. Les cris d'enthousiasme fusent de toute part dans une salle quasi pleine, laissant place à une intro toute en douceur : Leo Wyndham entonne le premier couplet de
So Long Forever, dépouillé de toute instrumentation, laissant place entière à sa puissance vocale. On sent au fil des années que le chanteur gagne en justesse et maitrise complète. Cette voix si chaude finit à elle seule de convaincre l'audience et c'est sous une salve d'applaudissements que le groupe entame donc le titre phare de son premier album. Belle entrée en matière avec cette sublime chanson qui nous entraine directement dans l'univers propre à Palace.

Ce soir, le groupe a décidé de présenter en quasi intégralité son deuxième disque
Life After. Si certains titres comme
No Other ou
All In My Stride restent purement dans la veine des disques et EPs précédents avec cette dream pop clairement revendiquée, additionnée de quelques notes de blues, le reste de l'opus prend clairement une direction plus « rock ». La batterie de Matt Hodges jusque là toute en retenue prend une toute nouvelle dimension et emplie avec efficacité la salle du Point Ephémère. Les guitares se veulent elles aussi plus rugissantes et la basse se retrouve également bien plus appuyée.
Si l'on peut sembler surpris au premier abord sur les premières notes de
Life After, on serait presque déconcerté de voir à quel point Palace maitrisent parfaitement ce nouveau choix musical. La voix de Leo ne cesse de se dévoiler au fil des chansons, cette capacité à monter dans les aiguës est un ravissement pour les oreilles et le public tient à le faire savoir par des acclamations entre chaque morceau. Un public entièrement conquis dès le début du set tant le groupe était attendu, particulièrement les anciens titres comme
Live Well et
It's Over, cette dernière amenant toujours des émotions ambiguës : si le texte se veut d'une tristesse profonde, la mélodie et la voix du chanteur nous transportent dans une espèce de chaleur profonde, amenant une sensation de bien être intense. Quant à
Berlin (assurément un des titres phares du dernier album), elle nous invite au voyage et nous transporte sans difficulté sur le chemin d'une balade qui nous semble sans fin et dont on aurait presque du mal à se séparer.
Autre moment phare du set : la sublime
Heaven Up There. Si le single avait déjà fait son petit effet le jour de sa sortie, la version live en est encore plus jouissive. La voix du chanteur est de nouveau pleinement mise en avant sur l'intro avant de laisser place à une instrumentale proche d'une musique divine. On ne boude pas son plaisir devant un morceau qui dure longtemps et qu'on voudrait réécouter encore et encore.

Après une brève éclipse, le quatuor remonte sur scène pour délivrer l'ultime chanson de la soirée, celle que tout le monde attend toujours avec impatience :
Bitter. Le public entre dans une ultime transe et se met à scander les paroles à plein poumons. Même si ce titre reste un de ceux qui ont fait connaître le groupe, on sent une certaine lassitude pour les musiciens de devoir le jouer pour contenter les différentes audiences, ce qui est d'autant plus dommage car leur premier album regorge de pépites méritant d'être tout autant ovationnées.
Ce soir Palace ont pris le parti de jouer
Life After dans sa quasi globalité, et ce malheureusement au détriment de leurs deux superbes EPs. Néanmoins le set fut intense et le groupe à clairement démontré sa facilité à créer des morceaux oscillants entre pop, blues et rock. On ne doute pas que le meilleur est à venir pour eux.